J'ai été victime de harcèlement scolaire - Témoignage

3 Septembre 2011
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Asnières
J'ai moi aussi été victime de ce phénomène. Considérée comme une "intello" parce que j'avais des bonnes notes, c'était un outrage pour les "populaires". Ils ne comprenaient pas que je préfère lire que penser à la mode...
J'ai eu la chance d'avoir des amies très proches (que je conserve aujourd'hui) qui m'ont toujours soutenue ; je n'ai donc jamais été seule. Clairement, être gentille était considéré comme une faiblesse. Il fallait être méchant pour être cool.
Le pire, c'est que maintenant je comprend pourquoi et comment une personne "normale", ni psychopathe ni sadique, peut faire des choses comme ça, et ça fait vraiment peur. Jusqu'où peut aller l'homme quand il est emporté par la masse (le nazisme, toutes les idéologies totalitaires et meurtrières...), c'est vraiment effrayant.

J'espère que les madz qui ont subi ça s'en remette, courage à tous-tes :test
 
21 Juillet 2010
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Caen
ça fais bizarre de voir tout ces témoignages où je peux reconnaître des situations ; ça faisait longtemps que je n'y avais pas repensé et surtout je n'en parle jamais ...
je me doutais qu'on était beaucoup à avoir plus ou moins souffert de ce genre de choses, mais pas à ce point

Malgré tout ça je vois que j'ai eu beaucoup de chance d'avoir mes parents, notamment ma mère qui m'a toujours soutenue -je pense que le fait qu'elle est été auxiliaire de vie a beaucoup aidé, surtout qu'elle est passée par les mêmes établissements, donc connaissait les profs- même si elle ne pouvait rien faire de spécial. Alors quand je craquais elle m'écoutait et me réconfortais en me disant que c'était parce qu'ils étaient jaloux. J'ai beaucoup lu aussi et je me disais qu'il y avait pire, que je n'avais pas le droit de baisser les bras à cause de qq c*ns, ça fais bien murir en tout cas ! ^^"

et puis ma meilleure amie -toujours actuelle<3- a débarqué mi-collège, même si pendant la 1ère année de lycée se fut très dur sans elle, maintenant je pense que je lui dois beaucoup (Pink Bubble ceci est une déclaration) que c'est grâce à elle que j'ai des amis et mon copain. Je dit souvent pour rigoler qu'elle m'a sociabilisé mais c'est tellement plus ...

enfin bref, je n'ai pas envie de me lancer dans une description de tout ça, je veux juste dire qu'on peut s'en sortir grâce à des gens bien (même s'il restera toujours une petite part de nous "traumatisé") et franchement ma mère a eu raison, en parler ça fais beaucoup de bien :fleur:
 
13 Février 2011
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La Tour de Salvagny
Oh comme je te comprend. j'espère que tu as réussi à aller de l'avant, prendre soin de toi et retrouver confiance en toi. C'est jamais facile.
J'ai vécu ça depuis.. pff aussi loin que je me souvienne. J'ai toujours été, depuis la primaire, celle qui n'est pas populaire, un peu décalée, pas comme les autres. Ce jusqu'au lycée (où en plus j'étais interne, donc ça n'en finissait jamais ><).

Avec ces conneries (plus un climat familial tel que je passais d'un cauchemar à l'autre entre le scolaire et la maison) je me suis également "scarifée" bien que je préfère le mot auto-mutiler puisque la scarification est aussi une forme d'art. Pour finir à l'hôpital, de force, à cause d'une anorexie grave. LA joie.

Tout ça pour dire que je te soutiens, je soutiens toutes les demoiselles qui sont passées par là (et les jeunes hommes, y a pas que les filles).
Et franchement ne vous laissez pas abattre, ne croyez pas ces gens médisants et cruels (sans parler de bêtes comme leurs pieds) qui veulent vous persuader que vous ne valez rien. Vous valez bien plus qu'eux déjà !

J'ai eu la chance d'être née avec un fort caractère et de l'avoir toujours gardé si bien que lorsqu'on me file une baffe j'en rend deux, et que si on m'enfonce je me relève deux mètres plus haut. (ce qui n'empêche pas d'avoir de gros moments de faiblesses, doute etc).
Mais pour d'autres c'est encore plus difficile à encaisser.

Vraiment battez-vous, tenez le coup, ignorer tout ça si c'est la seule solution. Mais ne vous laissez pas détruire par les autres, c'est la plus belle manière de leur rendre la pareille, du genre "eh, connard, t'as vu? Je m'en fiche de tes histoires, et je m'en porte pas plus mal ! "

Aujourd'hui j'ai repris une partie de ma confiance en moi qui a tout de même été atteinte, je me concentre sur mon avenir et ma nouvelle vie active. Et on peut TOUTES le faire.
Courage !

ps : Par contre restez sur terre, après le lycée y a le monde du travail, et c'est pas forcement plus simple. C'est comme au lycée mais en version dans le dos des gens/ dans le bureau du patron.
La solution la plus simple c'est de bosser pour soi, d'ignorer les gamineries des autres/jalousies/moqueries, faire son maximum comme ça on a rien à nous reprocher et ensuite envoyer sa réussite dans la tronche des médisants qui n'auront pas avancé d'un poil. Et toc.

Bisous les Mad's !
 
17 Septembre 2012
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Bonjour à toutes !

Je lis vos messages et ça me touche beaucoup. Moi-même j'en ai été victime au collège et en seconde (je me souviens qu'en troisième, c'était parce que j'étais devenue très amie avec la marginale de la classe). Au final, sans dire que j'ai participé au harcèlement, j'avoue en avoir été un peu complice. Je m'en veux beaucoup, même si j'étais loin d'être la pire, et que j'ai même fini par prendre la défense de ces victimes. Pourquoi me suis-je retrouvé en partie de l'autre côté ? C'est très simple. J'étais tellement soulagée à l'idée que ce ne soit plus moi, et d'un côté, j'avais envie de me faire bien voir en montrant que j'étais comme eux... quelle connerie !

Et puis j'ai eu une prise de conscience.

Comme je vous l'ai dit, en troisième la marginale de la classe était ma meilleure amie. Sans prendre en compte les moqueries des gens envers sa tenue vestimentaire ou sa réputation (oui, elle buvait de l'alcool, elle séchait les cours et j'en passe). Ensuite, elle est partie du collège, me laissant seule face à cette meute de loups. J'avoue que j'ai morflé durant cette période. Mais petit à petit, je me suis fait des amis dans d'autres classes et un jour, j'ai appris que l'une d'elle, en parlant de moi à quelqu'un d'autre, avait dit : "Cette fille traînait au début avec celle que personne n'aimait. C'est pour ça que je la respecte. Elle au moins, elle s'en fiche de la réputation des gens". Je vous jure que ça vous fait réfléchir quant à votre attitude de brute que vous avez commencé à prendre.

Enfin bref. Un message à adresser aux deux camps :

Harceleurs, maltraiter quelqu'un ne fera pas de vous quelqu'un d'apprécié. ce n'est pas en terrorisant les gens qu'ils vous respecteront, bien au contraire.

Victime, faites moi confiance : ce n'est pas une faiblesse que de fuir. Il faut en parler, bien sûr, mais parfois, quand cela se révèle inutile, ne cherchez plus à lutter. Fuyez.  Inutile de raisonner une brute.
 
29 Janvier 2013
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Bonsoir les Madz'

Comme vous le dites, c'est dommage que le harcèlement soit banalisé. La plupart qui disent ces propos ne l'ont jamais vécu, ils doivent penser surement que l'on surjouent ou bien qu'on se fixent trop dessus. Or, moi qui en est vécu, jamais je voudrais que mes agresseurs ne subissent le même sort, même si la plupart m'ont montré le vrai visage de la méchanceté, c'est quelque chose d'horrible que je ne souhaite que cela n'arrive à personne.

Certains harcèlement sont long. Le mien à débuté au collège et c'est terminé à la fin de ma terminale.

Au collège, on m'avait catalogué de fille "prétentieuse et arrogante", juste parce que je participais à l'oral. En fait j'avais juste envie d'apprendre et surtout de comprendre le cours. J'étais loin d'avoir les meilleurs notes, malgré tous les efforts que je fessaient. Certains de mes profs étaient content que je sois là, car la plupart des élèves ne participaient pas. Même la plupart qui étaient vraiment très fort, préférer la loi du silence, passer inaperçu pour pas que de gros "loubards" se moquent d'eux. Dans la cour du collège, certains garçons avaient eu la délicatesse de me dire que j'étais tellement "laide" qu'ils ne pouvaient pas me regarder, et que de toute façon je ne pouvais sortir qu'avec " un mec sourd et aveugle, comme ça il ne pouvait ne ni me voir, ni m'écouter". D'ailleurs je trouve ces propos ignobles, pour les personnes qui ont des véritables handicap... Une fois j'ai répondu à un des mecs qui se moquaient de moi... Le lendemain j'ai eu le droit à une belle orange balancée en pleine tête. Le pire c'est que les CPE et surveillants étaient témoins, mais bon ils ont jugeaient qu'un simple avertissement verbal suffisait. A vrai dire, je pense que le garçon en question avec des grands frères qui fessaient parti  d'un groupe pas très net, et que par conséquent, au collège on n'osaient pas  remettre à l'ordre certains personnes de peur de représailles. Cela est bien bête, car j'étais pas la seule élèves, persécuté par ce mini-groupe.

Lorsque je suis arrivée au lycée, je pensais tourner une nouvelle page. Mon lycée était dans une autre ville.. mais ce sentiment fut de courte durée. Les moqueries étaient bien plus méchantes que je ne le pensais. A vrai dire, je me suis dit qu à partir de 15 ans, les gens deviennent des adultes... Et ben non loin de là. Je me souviens qu'une fois des lycéens avaient monté un site avec des photos de moi sans mon accord et des comparaisons avec des personnages de films médiévaux. Cela m'a beaucoup marqué, même après que cela c'est produit il y a 7 ans.. j'en ai toujours le souvenir. Je pensais pas que des personnes pouvaient être aussi méchantes. Un autre fois, une fille de ma classe de première décida de faire un méga anniversaire, d'inviter tout la classe sauf moi, et de bien le dire au haute voix. Au fond je m'en "fichais" un peu de ne pas être invité, c'est juste qu'elle a pas eu de délicatesse de ne pas me le dire. Car en me le disant, elle voulait bien me montrer qu'elle avait décidé de m'exclure. En terminal, cette même fille avec des autres personnes, m'ont dit qu'ils voulaient me tuer ( avec une seringue rempli d'air comme dans les experts, pour ne laisser aucune trace)ou me pousser au suicide pour qu'ils puissent avoir le bac et que je fasse en même temps une bonne action, pour "ma" classe de terminal... A cette époque je n'osais rien dire à mes profs, même si la plupart voyais que j'allais mal. Manger toute seule le jour de ces 18ans, alors que je les attendais patiemment, fais très très mal.

Depuis cette époque tout est confus dans ma tête, j’arrête pas de me remettre en question, j'ai toujours l'impression que c'est de ma faute, que c'est moi le problème. A chaque relation que je noue avec des nouvelles personnes et qui se terminent, je culpabilise, j'ai pas l'impression d'être à la hauteur des gens.. Alors que je suis quelqu’un de très,  j'accepte les personnes comme elles le sont.. mais à force je commence à être fatiguée, à ne plus avoir foi en l'humanité.
 
Je suis profondément touchée par vos témoignages.

Je me revois l'an dernier, débarquer dans une classe de seconde totalement seule, affirmée, prête à faire de cette année une année géniale. Je me revois aussi en quatrième, mais maintenant j'ai tout oublié.

Ca a commencé en octobre : j'avais un groupe d'amis, un groupe populaire dans le lycée, avec qui je l'entendais vraiment très bien, j'étais à coté d'une des filles du groupe en cours de maths, c'était extraordinaire. Le lendemain de mon anniversaire, plus personne. Les cours de maths étaient désormais par ordre alphabétique, j'étais à coté d'une grande blonde plutôt grande gueule, j'étais totalement seule.

Les critiques ont commencé là : tout d'abord dans mon dos, des critiques sur le physique qui ne m'atteignaient pas. Puis ca s'est aggravé : à chaque cours, on concentrait l'attention sur moi. Les cours de sport étaient une torture : les grandes m'encerclaient pour m'empêcher d'avancer, même en m'imposant, impossible de lutter. J'ai fini par me faire dispenser de sport pour ne plus avoir à subir ça.

Ça a continué jour après jour, devant moi, les regards assassin, les insultes, les rumeurs... Quand j'avais un copain, c'était un peu comme si " elle, la cassos " avait un copain. La fille sociable que j'étais, la pianiste affirmée s'est transformée en ado renfermée sur elle même, paresseuse et incapable. Lorsque j'ai eu une tendinite aux deux coudes, j'ai subi les insultes. Je pensais qu'en se défendant ce serait pire, en se laissant faire aussi : j'ai parlé de tout aux professeurs, ils ont essayé de m'aider, j'ai refusé leur aide, je voulais me débrouiller seule, me prouver que j'étais capable de surmonter ca.

Un jour, au conservatoire, apres la première rumeur sur un réseau social, j'ai pleuré. Je me suis sentie faible, ridicule, stupide. Toujours seule. Lorsque mon prof d'espagnol m'a soutenue, au conseil de classe, car meme sans rien faire j'avais la moyenne, cette fille m'a descendue devant lui, complètement. Pour mes tendinites, mon materiel oublié, mon manque de travail. Mes soirées, je les passais à hair ces filles, je rentrais épuisée, mais me forcant toujours à sourire. Et je suis fière de ne jamais m'etre plainte, alors que d'autres qui ne subissaient rien se lamentaient constamment sur leur sort, et celà me mettait hors de moi.

Je ne vais pas détailler, car j'en serais incapable tant j'ai essayé de tout effacer, et parce que ce message est déjà beaucoup trop long. En juin, j'ai trouvé des amis formidables. Le dernier jour fut une libération, une renaissance. Un stage de piano m'a permis de revivre, de voir que j'étais restée quelqu'un de sociable, quelqu'un de vivant.

Ca metouche beaucoup, de lire un condensé de tout ce que j'ai pu vivre, de ressentir ce que j'ai dépassé, je ne pensais pas qu'on était aussi nombreuses ! Merci à toutes pour me faire réaliser tout ce que le harcelement nous a fait traverser, je vous aime. Enorme message de soutien. Gigantesque big up pour cet article et enorme soutien aux trop nombreuses personnes qui subissent encore tout celà. <3
 
26 Avril 2012
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Merci @lemon-tree d'avoir témoigné, c'est important d'en parler et ça m'a beaucoup touché.

Là je réponds sous le coup de la lecture de l'article et des nombreux commentaires des autres madz, et peut-être que je viendrai modifier mon message par la suite (pardon pour le pavé pas forcément structuré qui risque de suivre).

Je n'ai pas vécu un harcèlement scolaire bien long mais ça a suffit à me faire prendre conscience de pas mal de choses.

J'étais en CE2, j'avais un an d'avance, j'étais bonne élève, sensible. Mes deux amies ont commencé à critiquer mes fringues, à rire quand je prenais la parole en classe, à cacher mon sac, à jeter ma trousse dans la poubelle, ça m'attristait un petit peu mais pas totalement comme si, à cet âge, ça ne pouvait pas m'atteindre vraiment. J'aimais l'école, j'aimais les autres élèves et je m'entendais bien avec eux.

Une fois, un évènement m'a marqué. Je ne sais plus comment cela avait commencé, elles avaient monté une fille plus âgée contre moi "qui voulait me taper" (même en l'écrivant j'hallucine sur l'âge que nous avions..), je courrais me réfugier aux toilettes et là, je me suis dit "non". Je me suis retournée et je me suis défendue comme j'ai pu. On s'était expliqué et c'était rentré dans l'ordre avec cette fille.

Si ça n'a pas durer longtemps, c'est grâce à mes parents et aux enseignants qui n'étaient pas dupes: l'une de mes amies était insolente avec les profs, sa mère s'excusait auprès de ma mère du comportement de sa fille.
J'ai appris à faire face physiquement (mon grand frère m'avait appris des techniques de défense, je ne dis pas que c'est la solution attention) et verbalement aux remarques qu'elles pouvaient me faire, ou ignorer totalement.

Pour ma part, cela a beaucoup forgé ma personnalité: par la suite et encore aujourd'hui, je ne supporte pas la moquerie, que l'on rabaisse quelqu'un devant moi. A l'école, collège, lycée, j'ai souvent défendu les personnes dont on se moquait, étais à l'écoute de personnes dont je me sentais proche aussi. On m'a souvent dit que j'étais susceptible, trop gentille avec tout le monde, trop occupée à défendre les autres, me mêler des problèmes qui ne me regardent pas...
Depuis toujours je souhaite travailler dans le domaine social, plus jeune j'étais orientée enseignante spécialisée avec des jeunes en situation d'handicap. Aujourd'hui je fais des études pour devenir psychologue spé développement de l'enfant et adolescent et je ne pense pas que ce projet ait mûri dans ma tête par hasard.

Concernant la haine qu'on peut ressentir pour les agresseurs, même dans ma période très courte, j'ai ressenti de la colère, ai même rêvé de vengeance jusqu'à ce que cela s’apaise et que je puisse me défendre.

Aujourd'hui, cette amie, désagréable, insolente, est une de mes amies. On s'est éloignées pendant notre scolarité pour se retrouver fin collège et lors d'une soirée alcoolisée au lycée, on est revenues sur tout et elle m'a demandé pardon pour cette période, me disant qu'elle était surtout jalouse (de mes fringues, de ma force de caractère et d'être appréciée malgré tout ce qui se passait) et pas très heureuse. Donc oui j'ai pardonné pour cette petite période. Mais comme je lui ai dit, ça ne signifie pas que j'ai oublié, mais je ne lui en tiendrai plus rigueur.

Pour conclure, il faut en parler et ne pas hésiter à aider les victimes à dénoncer le harcèlement qu'elles subissent. Etant animatrice, je reste vigilante à ce genre de phénomène. Dans les écoles, les adultes sont là pour protéger tous les enfants/ados (même l'agresseur qui peut être aussi victime). On ne parle pas encore assez de bullying mais je l'ai étudié en cours (c'est au programme pour les psychos de notre fac, c'est déjà ça) et je sais que certaines écoles/bahuts ont reçu des professionnels pour des conférences pour les enseignants et élèves. Il faut encore que ça se développe.

Enfin j'envoie un énorme :hugs:à toutes celles qui ont connu ça.
 
Dernière édition :
28 Septembre 2006
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Paris
C'est absolument poignant tous ces témoignages , j'en ai fait également les frais ....

En faite ,c'est l'effet de groupe , il suffit d'un leader pour que tous se retourne contre vous ! Pendant mes années collèges , on se moquait de mon surpoids , à noter que je pesais seulement 48 kg ..... Et quand je revois les photos de cette époque je cherche mon surpoids , ah oui si en effet j'avais un léger ventre ... Les insultes allaient de "Grosse vache " à  "Tu devrais faire un régime" et j'en passe !Le pire c'est ce que j'y ai cru et que j'ai entrepris des régimes à partir de  l'âge de 13 ans ...

Ensuite j'étais moche à leurs yeux, mais en dehors du collège beaucoup me draguaient , j'étais complètement paumée. Je ne comprenais pas pourquoi au sein de mon collège on me voyait d'une manière dédaigneuse et dans le monde extérieur pourquoi je ne subissais pas ces remarques.
Et les notes ont baissées , ce qui n'a rien arranger , en plus d'être moche , j'étais conne ....

Je n'ai été soutenu par personne , est ce que les profs voyaient ? ou est ce qu'ils ne voulaient pas voir? Et je n'en ai jamais parler à mes parents . Avec le recul je me demande comment j'ai tenu ,

Une fois je me souviens qu'une prof nous a demandé si on voulait avoir des  enfants , un garçon a répondu que pour moi c'était impossible car personne n'aura envie de coucher avec moi .
On me faisait tomber par terre , dans les escaliers.


Parfois je mangeais seule aussi . Parfois j'avais des amis par intérêts et moi j'y croyais naïvement .J'étais toujours la dernière choisie en sport ...Et quand mon équipe perdait , c'était de ma faute.

J'ai essayé de changer des choses en moi mais j'ai vite compris que ça ne servait à rien .Une fois que votre réputation est faite, on ne vous l'a change plus

Ca c'est arranger lorsque j'ai changé de lycée , je me suis imposé dès le premier jour de la rentrée et je me suis parfaitement intégrer .

Bref , j'ai tous un tas de souvenirs  mais le pire dans tout ces agissements , ce sont les conséquences futures.
Je suis devenue une éternelle angoissée , un peur de l'abandon constant , je ne supporte plus la critique  lorsque l'on me complimente je suis toujours étonnée, je suis presque devenue parano en pensant que les gens sont médisants avec moi .Et surtout je me sous estime ... ces gens avaient un seul but à l'époque : me détruire psychologiquement . Voilà chose faite , ils ont réussi ! J'ai cru pendant longtemps que j'étais une merde et je me bats encore aujourd'hui  , car ce manque d'assurance est né de ces blessures morales.

Ceci dit ça m'a permise d'avoir un mental d'acier !

Je crois que malheureusement  seules les personnes qui ont vécu cela peuvent réellement comprendre ....
Je ne souhaite à personne de vivre cela et je crois que dans mon malheur j'ai eu un peu de chance, à mon époque les réseaux sociaux n'existaient pas encore !

Si certaines d'entre vous subissent en ce moment même ce type d'harcèlement , garder la tête haute. Un jour la roue tourne car malgré les blessures qui ne disparaîtrons jamais , je suis désormais une jeune femme heureuse et épanouie :)
 
7 Janvier 2013
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J'ai vécu EXACTEMENT la même chose que ce qui est dit dans l'article, et suite à ça je suis tombé en dépression et en Phobie scolaire violente. Mais ne voulant pas reprendre l'écoles à l'aide de médecins/médicaments et autres substituts d'aide, j'ai décidé d'y retourner par moi même avec ma seule mère pour soutiens. Et Après 2 année de secondes catastrophiques et 6 mois d'arrêt scolaire.
Arrivée dans mon nouveau lycée, les prof m'on dit "Oui, on comprends bien ce qui a pu t'arriver, mais tu sais c'est du passé tout ça tu dois tourner la page maintenant".

Tourner la page? Après 4 Années de harcèlement et de phobie scolaire? Et en plus vous comprenez?
Non, sincèrement non. ne me prenez pas pour plus niaise que je ne le suis...

Arrivée dans ce nouveau lycée, pour une troisième année de seconde générale (changement de cursus oblige), la phobie continue de se faire ressentir, et à part me faire engueuler par ma CPE parce que je ne viens pas en cours je n'ai guerre plus de soutien.

Alors, merde, je voudrais pousser mon coup de gueule contre ces petites connes de 15 piges qui ont gâché ma scolarité et mes chances d'avoir un avenir. maintenant j'essaie tant bien que mal d'avoir mon bac et avec les deux seuls profs qui font vraiment l'effort de m'aider réellement, ça va être difficile.
Et maintenant j'ai peur de l'avenir. Peur des gens. Peur de ce que je suis capable de m'infliger à moi-même...

Alors, oui c'est bien d'en parler à la télé en disant que c'est grave houlalala, mais il va falloir que le gouvernement se bouge.

4 années peuvent gâcher une vie. Alors je vous en supplie les Madz, que vous soyez profs, parents, amies, cousines ou nimporte, si vous vous posez des questions sur l'êtat d'un enfant/ado, FAITES VITE. Tout peut arriver. et je ne souhaiterai même pas ça à ma pire ennemie ...

Et je souhaite tout le courage du monde à tout ceux et celles qui sont dans ma situation... :tears: SOYEZ FORT!<3
 
20 Juillet 2011
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Paris
Bon, un autre témoignage de l'autre côté de la scène. En tant que silencieuse voire participante.

J'ai d'abord connu le rejet, très bref et très superficiel par une bande de petites gamines stupides en CE2.
Mon amie part en voyage, on m'exclue parce que je suis trop franche, trop marginale.
J'ai mis la volée de sa vie à la meneuse, la surveillante a dit qu'elle l'avait bien mérité et ça s'est fini. :cretin:.

Et comme une conne, j'ai aidé à pourrir la vie d'un type au collège.
Oui oui, après avoir souffert du traditionnel "Madame je-sais-tout" réservé aux bonnes élèves, j'ai rendu (un peu) de cette magie qu'est le rejet.

Ce garçon était d'une arrogance crasse. Du type très cultivé, fayot et qui prend les autres de haut.
Qui mérite qu'on l'évite. Pas qu'on le martyrise. Certainement pas.

(J'ai compris bien plus tard que cette arrogance n'était que la faible carapace qui le protégeait un peu contre toute cette haine)


Donc le gars est harcelé depuis tout petit. Ca se transmet des grands aux petits. Dès ton entrée au collège, on te dit "Bon, lui, c'est la tête de turc, tu peux le pourrir". Si si.
Tout le monde, tout le monde le détestait avant de le connaître.

Au début, je n'avais rien contre lui. Il était un peu con, un peu condescendant. Les populaires de la classe avaient d'autres tares.

Mais bon, j'ai participé à sa misère. Comment ?
En reculant dès qu'il m'approchait en hurlant "Aah me parle pas tu puuuues".
En levant la main en classe et en disant "Madame, il chantonne, il m'empêche de me concentrer, vous pouvez le faire changer de place."
En laissant le lover de la classe le frapper parce qu'il avait osé m'adresser la parole.

Dès qu'il ouvrait la bouche en classe, à la récrée, où que ce soit, tous nous disions, à l'unisson : "Ta gueule".

On a un jour appelé une pionne afin de le faire virer de notre table à la cantine. Sa seule présence nous ennuyait. Alors on a dit "Il nous embête". Et il a fini par partir.

En couvrant ses bullies à base de "Non Monsieur, je jure, c'est lui qui a commencé."
J'usais de mon statut d'élève modèle lors de conseils de classe, je dénonçais son "attitude". Je disais qu'il ne faisait rien pour s'intégrer, qu'il était désagréable.
C'était vrai. Mais j'aurais aussi dû parler de l'acharnement qu'il subissait.

Puis un jour, je me suis dit "Mais...il est juste prétentieux et un peu bête, même un peu attardé je crois. Il ne mérite pas ça. Beaucoup d'autres sont au moins aussi désagréables que lui."
Alors je suis allée lui parler.

Et il m'a envoyée bouler. Méchamment. Logique, me direz-vous.
J'en ai eu les larmes aux yeux. Je crois que j'étais vexée d'être rejetée alors que j'étais la seule charitable. J'aurais dû m'y attendre après 2 ans passés à le regarder se faire laminer.
Des gens ont vu que je pleurais.
Ils l'ont tabassé alors que je m'étais réfugiée aux toilettes. Pour le faire payer.

Une amie est venue me féliciter d'avoir réussi, sans le vouloir, à le faire frapper.

Toutes les deux, nous étions les meilleures élèves de la classe, de vraies marginales, barrées, ouvertes, se battant contre l'intolérance dans le classe, contre les machos qui harcelaient les filles, contre les profs qui s'acharnaient sur des élèves dits "en difficulté".
On était franchement les victimes idéales. Et on est presque devenues bourreaux.

Nous n'étions ni stupides, ni immatures, nous avions une vie saine, des parents posés et aimants. On aurait dû trouver ça révoltant.
On s'en foutait. C'était drôle, sûrement.

Et on a pris part à ça. Très peu, de manière infime certes.
Mais quand même.

J'ai vraiment réalisé que l'on avait participé à son harcèlement l'an dernier, lorsqu'un pote à qui je racontais des souvenirs de collège m'a dit "Et ça te fait rire ? Pauvre mec quoi...".
 
Dernière édition :
L

lemon-tree

Guest
@caliode j'ai bien compris ce que tu voulais dire, je suis désolée en retour si tu as mal interprété ma réponse. Je ne t'ai en aucun cas accusé, je régissais juste à une de tes phrases en exprimant mon point de vue, ce n'était pas contre toi ou quoi. :fleur:

@anonymette, @lyn482, @pepparshoes, @alchimie., @what-the-fuck, @jahlia... Merci ! <3<3
Pour celles qui m'ont demandé comment ça allait pour moi aujourd'hui, eh bien je ne l'ai pas précisé dans mon témoignage mais ça fait trois/quatre ans que ça s'est passé, et depuis je n'arrive plus à aller en cours normalement. A part ça, je m'en remets petit à petit, et je suis mieux entourée que je ne l'étais à l'époque. Notamment @albert qui sans le savoir m'a énormément apporté (ceci est une phrase à la guimauve:puppyeyes:).

En vous lisant toutes, j'ai envie de vous serrer dans mes bras très très fort. Vous avez été tellement courageuses! Et ça me fait du bien de vous lire, parce que à l'inverse je me reconnais énormément dans ce que certaines ont dit.

Je n'ai pas cité les madz qui ont apporté leur témoignage en étant de l'autre "bord", mais je trouve cela très intéressant, et je vois que vous vous en rendez compte aujourd'hui, c'est l'essentiel.
 
Dernière édition :

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