Bonjour,
Nous n'avons pas vécu la même expérience: j'étais au Japon lors du grand tremblement de terre de 2011, revenue en France en urgence, puis retour au Japon et plusieurs visites dans les zones touchées par le tsunami. J'ai également été touchée par un stress post-traumatique (cauchemars, impressions que la terre tremble, et certitude que la fin du monde est pour bientôt). Je m'en suis sortie (en tout cas de la phase aigue), alors je me dis que peut-être que le bilan que j'en tire pourra t'aider ou t'inspirer un peu.
D'abord, ne pas minimiser ce que l'on a vécu. Il y a eu des morts, des blessés, et quand on n'en fait pas partie, on a tendance à minimiser sa propre expérience et se dire qu'après tout, les autres ont vécu bien pire. Personnellement, c'est justement quand j'ai admis le fait que j'ai vu la mort en face, comme tu le dis si bien, ces quelques minutes de terreur où tu es convaincu de ta propre mort, que j'ai commencé à aller mieux. Mais je pense que tu es sur le bon chemin et bien suivie pour cela.
Ensuite, pour réapprendre à vivre... je me suis dit, qu'au lieu de me culpabiliser d'être vivante, j'allais essayer de prendre les choses dans l'autre sens: toi, tu es vivante! Tu as survécu, tu survis, tu vis, tu es là pour vivre et profiter de tout l'avenir qui est devant toi. C'est la plus belle revanche que tu pourras prendre sur cet événement. Ne te culpabilise pas, ne t'en fais pas une mission, essaie peut-être juste, jour après jour, de réapprendre la beauté de la vie, tu es là pour en profiter avec ceux qui t'entourent. Tant de choses à découvrir t'attendent encore!
Enfin, je sais que le traumatisme sera toujours là. Je vois bien que même si le temps fait son oeuvre, il en faut peu aujourd'hui encore, 5 ans après, pour le raviver. C'est un vrai travail de deuil qu'il faut faire: la blessure sera toujours là, elle sera simplement moins vive, moins handicapante. Mais inutile de se voiler la face, on n'oubliera pas.
Je te souhaite plein de courage!