@Clemence Bodoc ton article m'a fait énormément de mal. Et il me met très en colère. C'est un article de neurotypique qui fait une grosse bourde. Tu parles avec légèreté du désir de mort, "mais enfin dis-donc voyons pourquoi on voudrait mourir ?"
SPOILER ALERT : La dépression, par exemple ! La dépression c'est pas "oh là là je n'aime plus l'odeur du café". La dépression c'est une maladie terrible qui fait que tu as une vision négative de toi, de ton passé et surtout de ton futur. Le présent est un calvaire et le futur paraît encore pire. Tu peux plus rien faire, le temps est distordu, tu dors mais tu ne peux pas dormir, etc... Rien. ne. va. Ce sont des mois et des années de souffrance, et cette horreur parait infinie. Et je te promets que l'odeur du café, c'est le cadet de tes soucis.
De plus, on ne reste pas forcément en vie pour les autres. Comme le disent certaines Madz, il y a l'envie d'arrêter cette souffrance, d'arrêter ce présent/futur ingérable. Aussi, certain.e.s tentent de mourir pour les autres, certain.e.s meurent pour les autres. Cette réalité que tu tentes légèrement de comprendre, certain.e.s la vivent au quotidien. J'ai accompagné ma mère pendant ses quatre années de dépression très sévère, durant lesquelles elle a tenté de se suicider deux fois. Elle m'a dit qu'elle l'avait fait par amour pour nous, parce qu'elle considérait être un poids pour sa famille à cause de sa dépression, et que notre vie serait mieux sans elle et ce poids. Les autres ont parfois tout à voir chez celleux qui sont réellement confronté.e.s à l'envie de mourir.
Je suis désolée, mais cet article je le trouve intolérable et insultant envers celleux qui ont vécu le traumatisme du suicide, la dépression ou une autre maladie où la question de la mort apparait sérieusement. Le suicide c'est pas une blague, c'est pas un sujet qu'on évoque tranquillou avant d'évoquer son propre bonheur sous forme romancée...
J'imagine déjà ta réponse : "je ne veux pas blesser, mais je peux pas faire avec la sensibilité de chacun, etc...". Ouais, c'est sûr, mais moi je te le dis et j'insiste: tu me blesses avec cet article. Si comme il est dit dans le chapeau de l'article, tu es incapable de te représenter la volonté d'en finir, alors s'il te plait, n'en parle pas.