J'ai moi aussi été opérée, il y a quelques mois, et comme cette Madmoizelle, j'ai commencé par ne pas très bien le vivre.
J'ai eu plusieurs cicatrices depuis que je suis enfant, tout bêtement parce que j'étais une vraie casse-cou, donc j'ai une grosse écorchure sur le coude gauche, des petits traits un peu partout sur les genoux, les doigts, sous une aisselle, et aucune d'entre elles ne m'a jamais dérangée. De même pour les quatre griffures de chat sur mon mollet, qui datent de mon enfance (cette saleté de chat a fini en compote, bien fait pour lui !
).
Mais celles-ci ne m'ont pas fait le même effet. Personnellement, je ne les trouve pas si moches que ça, j'ai conscience qu'elles pourraient être bien plus jolies, mais ça va. J'ai une cicatrice droite, faite par le chirurgien donc toute belle, de 10 points de suture d'un côté de la cheville, et une cicatrice en Z (de Zorro, héhé) de 13 points de suture, où on voit bien que le chir' a galéré à rassembler tous les lambeaux de peau déchirés... Elle est rougeâtre / violasse, un peu moche, mais je me dis qu'elle montre le courage que j'ai eu dans l'accident qui m'est arrivé, d'avoir surmonté ça pas trop difficilement et de remarcher correctement alors que c'était pas gagné vu les radios de ma double fracture.
C'est plus le regard des autres, qui m'a dérangée, en fait. Comme c'était une fracture ouverte, avec des sutures un peu compliquées, dès deux jours après l'opération, on me les a montrées, parce qu'il fallait faire des soins dessus tous les deux jours. Et à chaque fois que des infirmiers se penchaient dessus, ils soulignaient à quel point l'une d'entre elles n'était pas jolie, de même pour ma mère. Mon père et mon frère les ont à peine regardées car ça leur soulevait le coeur, à l'époque, en voyant les fils qui dépassaient. Du coup, j'ai acquis l'idée qu'elles étaient vraiment laides, et j'ai refusé de les montrer à quiconque ensuite.
Aujourd'hui, avec le beau temps, je n'ai pas envie de me priver de me balader les pieds à l'air, ou les jambes à l'air. J'ai commencé par mettre des chaussettes en nylon pour les cacher un peu lorsque je mettais des ballerines, éviter que mon pantalon ne remonte et qu'elles ne se voient, et puis j'ai décidé d'assumer jusqu'au bout. Parfois, certains collègues les regardent, ou me font une remarque dessus, mais j'essaie de m'en ficher. Elles font partie de moi comme les autres, et je n'arriverai pas à les enlever de toute façon (surtout que le chir' va les rouvrir dans quelques semaines pour enlever les plaque et vis que j'ai).
Je n'ai pas de petit-ami depuis l'accident, mais j'espère que le prochain m'acceptera avec mes cicatrices.
(bon indice : le mec qui me plaît en ce moment ne les trouve pas laides du tout, elles lui sont indifférentes
)