Merci pour cet article ! Cette fille est top
Et la vidéo sur l'avortement.... juste.... pfiou.
J'en profite pour laisser là un petit témoignage à mon tour. J'ai avorté en 2011. J'ai effectivement payé l'échographie, on m'avait envoyé dans un centre d'écho qui ne faisait pas de suivi de grossesse, j'ai du expliquer à la secrétaire que je voulais avorter pour pouvoir avoir mon écho. Dans une salle d'attente remplie. Ambiance...
Le délai de réflexion : il était encore en vigueur à l'époque (pas si lointaine donc), et il m'a simplement foutu dans la merde psychologiquement parlant. Quand j'ai appris que j'étais enceinte, j'étais sûre de ne pas vouloir de l'enfant. Je commençais mes études, le père était un PN/coup d'un soir/maqué (je ne l'ai su qu'après). Mais la médecin (généraliste) m'a engueulée d'avoir trainé pour prendre rendez-vous (une semaine, sachant que je savais très bien de combien de temps j'étais enceinte et que j'étais largement dans les temps), puis m'a engueulée pour n'avoir pas noté mes dernières règles (j'avais eu une période d'abstinence avant ça et je m'en foutais un peu, surtout que je suis très régulière donc c'était facile de retrouver). Bref, délai de réflexion après engueulade = "et si... ?" Même si j'étais sûre de moi j'ai commencé à culpabiliser, à parler à cet "enfant", à lui demander pardon, à imaginer comment je pourrais m'organiser pour le garder et l'élever. J'étais dans un tel marasme que j'ai oublié un rdv à l'hôpital. Ce qui m'a valu une deuxième engueulade par la psy (passage obligé, je ne sais pas si c'est encore le cas) qui y a vu un acte manqué, etc. Sauf que c'était juste devenu un bordel monstrueux dans ma tête, que je cumulais les cours et un stage à mi-temps, que personne n'était au courant.
Et cette fameuse psy à qui j'explique que ce n'est pas le moment, qu'il n'y a pas de père, que je veux des enfants mais plus tard, me sort : "Vous savez, il n'y a jamais de moment parfait, de situation parfaite pour avoir un enfant". Voilà voilà... pendant une heure, elle a essayé de me convaincre de le garder.
Heureusement que j'avais eu la force (et le soutien d'une très bonne amie) d'aller voir une "vraie" psy qui, elle, m'a aidée avant et après, pour de vrai. Et j'en ai eu besoin après. Parce que tout ça a été monté en épingle par le corps médical, que sans le délai de réflexion j'aurais pu le faire par voie médicamenteuse et ne pas attendre plus d'un mois avant de pouvoir avoir mon IVG. Un mois de putain d'enfer. Alors que tout était simple avant que j'aille chez le médecin. J'avais attendu une semaine avant d'y aller précisément pour fixer les choses dans ma tête.
Les femmes ne sont pas des idiotes insensées et irresponsables.
Qu'un suivi psy soit proposé et offert, c'est top. Mais il faut vraiment qu'ils choisissent les gens dans les plannings familiaux... et que ce soit un choix d'aller les voir.
Ah, et le type, qui m'avait limite forcée à coucher avec lui, n'a cessé de répéter que ce n'était pas sa faute, qu'il était impuissant (sic) face à ma douleur.