Alors, si j’ai bien compris (n’hésitez surtout pas à me corriger, je ne suis pas super bon en stats) :
-la différence de % observée entre les femmes qui prennent un moyen de contraception hormonal et celles qui n’en prennent pas n’est que de 0.5% (2.2-1.7). Sans parler des résultats de la détection en hôpital psychiatrique où là, la différence n’était plus que de 0.02% !!!
-les 1.23 correspondent bien à une proportion 23% plus élevée de femmes en dépression avec la pilule comparé aux femmes en dépression sans la pilule. Cependant, ces chiffres ne veulent rien dire puisqu’on parle toujours des 0.5% d’augmentation (voir mon point précédent), ce qui est ridiculement faible.
-On dit tout le temps que c’est mieux si on les fait les études sur le plus de gens possible. C’est vrai pour la plupart des cas : plus il y a de gens, plus le test statistique détectera des petites différences. Et là, avec les millions personnes de l’étude, on détecte la moindre toute petite différence ridicule de pourcentage (0.5%) et on prend ça comme une augmentation significative. Alors que ça ne veut probablement rien dire.
-d’autres l’ont déjà fait remarquer : corrélation de veut pas dire causalité. Ce n’est pas parce qu’on trouve un « lien » entre deux variables que l’une a vraiment un effet sur l’autre (exemple du réchauffement climatique et de la baisse de la population des pirates).
Conclusions :
Par rapport à l’article scientifique :
d’après mon raisonnement, cette étude ne montre absolument pas de lien significatif entre la prise de contraception hormonale et la dépression. Je ne suis pas en train de dire qu’il n’y en a pas! Je dis juste que si il y en a un, cette étude là ne l’a pas montré.
Par rapport à l’article de madmoizelle :
-vous parlez du lien avec les peines de cœur. Je suppose que vous n’avez pas lu l’article scientifique publié, puisque ce sujet fait partie de leur discussion, et qu’il est contré.
-écrire en gros « le patch contraceptif doublerait les risques de faire une dépression », sans même mentionner que les % à la base de cette phrase sont extrêmement faibles (de l'ordre de 0.5%), je pense que ça va faire flipper pas mal de vos lectrices par rapport aux moyens de contraceptions hormonaux... pour rien. C’est un peu moyen venant d’un journal comme le vôtre !
-et pour finir, parler d’un témoignage d’une personne en utilisant le mot « preuve »… C’est un sophisme de preuve par l’anecdote, et c’est vraiment la dernière chose à faire lorsque l’on parle de science.