Je suis sidérée de voir qu'autant de bègues aient du mal à s'accepter à cause du regard des autres!!
J'ai un cousin légèrement bègue, et pendant notre adolescence, il a vécu un temps chez ma mère. J'ai vite remarqué que quand on lui demandait de se dépêcher, il bégayait beaucoup, ce qui avait du coup l'effet inverse, il mettait plus de temps à s'exprimer. Alors que quand on lui laissait le temps de dire ce qu'il avait à dire, ça allait très bien, et on a vite eu des conversations quasiment sans bégaiement. J'ai donc "fait une leçon" aux autres membres de la famille pour qu'il apprennent à faire avec cette "particularité".
Et aujourd'hui encore, je suis prof de langue avec des adultes. L'un de mes élèves m'a remercié parce qu'il a fait d'énormes progrès depuis que je suis sa prof, parce que "je le laisse s'exprimer". Quand il veut me raconter quelque chose, je le laisse faire ses phrases complètes, et le corrige uniquement à la fin. Comme ça souvent, il se corrige seul au fur et à mesure. Et pareil dans l'autre sens : un étranger apprend le français avec moi, et il n'ose pas encore utiliser le français avec les autres français qu'il fréquente dans son travail parce que "personne n'est autant à l'écoute que moi". Autrement dit on le presse, lui coupe la parole, continue avec lui en anglais... Alors qu'il est très doué en français! Ca m'énerve parce qu'il ne peut même pas utiliser ses facultés juste à cause d'un problème d'écoute...
On ne peut certes pas comparer un problème de langue étrangère et un problème de trouble du langage, mais ce que je constate, c'est qu'avec plus de compréhensions, de patience et d'écoute des autres, les choses iraient beaucoup mieux.