@Roppongi : merci pour ton message et merci d'avoir écouté !
Je comprends tes critiques, pour la plupart, et je pense que tu y réponds toi-même quand tu dis «
Je sais qu'on risque de me répondre qu'il s'agit d'une porte d'entrée sur ces questions-là et que mon féminisme est sûrement trop avancé pour ce genre de formats »
En effet, ce format est fait pour être « 101 », pour être du B.A.-BA, ce qui veut dire qu'une personne qui est, comme toi, très avancée dans le féminisme n'y trouvera pas son compte. Car parler de «
privilège des dominants à être naïfs » c'est quand même avancé. Pour la plupart des gens, parler de « groupe dominant » c'est DÉJÀ difficile.
De plus c'est le premier épisode, et ça me tenait à coeur d'avoir, justement, un mec « lambda », un mec « bien » certes, qui ne tient pas de propos sexistes ou dégradants mais qui ne fait pas « beaucoup plus », qui n'est pas à fond dans la déconstruction de la masculinité, des normes genrées.
En ce sens, il est possible que le prochain te plaise plus, il est probablement plus « politique » (ça parle de #MeToo, de jouer avec les codes genrés...), tu me diras !
Enfin, tu dis que cet épisode n'apprend rien, à part que la masculinité est un sujet en soi, et je le maintiens, c'EST rare de la considérer comme un sujet.
Un des écueils que je rencontre pour faire ma liste d'intervenants, c'est que les mecs « lambda », pas très politisés sur des questions de genre, eh bien, leur masculinité, ils n'en parlent pas, ils n'y pensent même pas.
Or, c'est avant tout à ces mecs « lambda » que j'espère m'adresser, ce sont eux que j'espère faire réfléchir. Si je commence direct avec un invité à fond dans la déconstruction du genre, c'est dur de s'identifier, de se dire « Ok, je comprends cet homme, je m'y reconnais ».
Un homme qui parle de masculinité, en soi, c'est politique à mes yeux, car c'est encore très rare — et je veux dire qui en parle VRAIMENT, pas qui l'utilise comme prétexte pour faire de l'anti-féminisme primaire, comme le font pas mal de « masculinistes » actuellement.
Quant à ton Edit, eh bien oui, le #NoHomo est un sujet, car l'homosexualité et les critères de virilité sont intrinsèquement liés. Et personnellement, je crois tout à fait Arthur quand il me dit que se branler entre potes, c'est pas sexuel, #NoHomo, car ce n'est pas des autres garçons que vient le désir !
Je crois que tu attends de moi que je challenge vraiment les propos de mes invités, que je les remette en question. Ce n'est vraiment pas mon but. Je veux d'abord entendre ce qu'ils ont à dire.
Je me mets aussi à leur place : si, quand j'avais commencé à réfléchir sur ma féminité, on m'avait tout de suite « bousculée », on avait remis en question mes propos, mes ressentis, en se focalisant sur l'aspect problématique de ce que je disais, car je n'étais pas aussi loin dans le féminisme que maintenant, je ne sais pas si j'aurais eu envie de continuer, en tout cas je n'en aurais pas du tout parlé publiquement, ça c'est sûr.
Pour Arthur, c'est littéralement la première fois (enfin à part la première fois qu'on a fait le podcast et qu'il s'est pas enregistré
) qu'il parle de sa masculinité. C'est une réflexion-fleuve à voix haute. Et rien que ça, c'est super rare !
Mais comme je t'ai dit, le « type » d'intervenant va évoluer. J'espère que d'autres épisodes te plairont !