@Kaus Australis En fait, il s'agit de deux problèmes différents.
Ici, ce qui est vraiment bien, c'est que la justice (à travers la condamnation) comme la société (à travers les articles outrés et surtout l'opprobre jetée sur les dirigeants de l'institution poussés à démissionner de leur poste), reconnaissent la gravité du crime commis, et la gravité du comportement de cette institution qui a couvert ce crime et a laissé faire. Même si j'ai l'impression qu'il y a une amélioration récente (avec le mouvement #metoo), encore trop souvent les crimes sexuels sont minimisés et les aggresseurses protégé-es.
Du coup, ici, que l'agresseur aille en prison, et reçoive une peine aussi lourde, c'est important: ça marque le fait que la société se rend compte qu'il y a eu dysfonctionnement, c'est-à-dire un crime, que des membres de cette société ont été négativement impactés par cela, et que c'est mal, et qu'il faut réparation. Donc, justice est faite - et ce point-là est important pour beaucoup de monde.
Du coup, on ne peut pas dire que condamner en justice cet homme soit une mauvaise chose : si on condamnait plus fermement, et surtout plus régulièrement, les gens qui commettent des crimes sexuels, celait voudrait dire que le discours de la société sur ces crimes sexuels correspond à nos idéaux exprimés dans les lois relatives à la justice (on n'y est pas encore: le mouvement #metoo montre que malgré les lois, beaucoup de monde considère ces crimes comme n'étant pas graves, ou n'en étant pas vraiment). Au final, avoir un comportement condamnant les crimes sexuels, c'est s'attaquer au symptôme comme à la source.
Il y a aussi le deuxième aspect de ton message: il parle de la façon dont justice devrait être faite, et quelle est la meilleure façon d'appliquer une solution qui prendrait à la fois compte du fait qu'il faille redresser les torts commis, et du fait que le membre de la société puni reste membre de la société et qu'il faut d'une façon ou d'une autre lui construire une place, malgré son comportement négatif. Ici, sur ce point, il peut être intéressant de parler du rôle de la prison, et si c'est la meilleure façon de répondre aux comportements criminels et aux crimes. (Sur ce point-là je n'ai pas vraiment d'opinion tranchée: si en soi la prison est clairement un échec, je saurais pas comment la remplacer. Il serait bon de regarder ce que font certains voisins européens, qui semblent avoir plus de succès que nous dans la gestion et la réinsertion des criminels.)