Ce sujet est dédié aux réactions concernant ce post : Zoé, 16 ans, parle de l'agression sexuelle dont elle a été victime dans un puissant témoignage
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Je salue son courage, mais... Moi, je me suis tue. Je n'ai jamais porté plainte, pour ma propre sécurité. Ai-je fait le "choix de la mort", parce que j'ai gardé le silence ? Je trouve cette phrase maladroite. En tout cas, elle m'a blessée. J'ai fait le choix de vivre moi aussi, même si je n'ai pas porté plainte.
Elle ne condamne pas les femmes qui ne portent pas plainte, mais celles qui se taisent, celles qui n'en parlent pas autour d'elle
Je me permets de citer cette phrase parce que je la trouve affreusement maladroite et culpabilisante pour les victimes qui n'arrivent pas à en parler. (Je retirerais la citation si tu le désires).
Je pense que c'est de la maladresse mais le terme de condamner est d'une violence incroyable. Mon premier viol, je me suis tue, je n'ai rien dit, j'en ai fait une blague, une expérience subversive et fun aux yeux des autres parce que je refusais d'admettre l'enfer que ça avait été pour moi. J'étais incapable d'affronter la réalité de ce viol, je me voilais la face et essayait de me persuader moi, comme les autres, que ce n'était rien. On ne sait jamais comment on va réagir, le cerveau a des façons particulièrement complexe de se protéger et à ce moment là maintenir ce mensonge a été sa façon de me protéger de la douleur. Je refuse qu'on me juge pour ça, je n'avais aucune prise sur ça, j'essayais juste de survivre après cette chose ignoble qui m'étais arrivée.Je suis d'accord avec toi. C'était maladroit. condamner est très fort et négatif. Mais pour avoir été aussi une victime d'abus sexuels (peut-être pas jusqu'au viol au sens qu'on entend aujourd'hui, mais tout de même) venant de mon propre petit ami, je me sens coupable de ne pas avoir parlé. Je me sens complice de cette tolérance tacite dont elle parle.
Pour ma part, j'ai fait un "déni", ou ce qu'on pourrait appeler comme tel et ce n'est que longtemps après que j'ai compris la gravité de ses actes. J'en ai fait des cauchemars pendant si longtemps ! Et ce n'est qu'après avoir fait une crise d'angoisse avec mon actuel copain que j'en ai parlé pour la première fois et que j'ai vraiment réaliser que oui, c'était une agression. Je n'en ai pourtant pas parlé autour de moi, à mes amies, ce garçon ou mes parents... silence et refoulement. Je pensais que ce n'était pas grave et aujourd'hui, même si j'ai conscience de la gravité, je ne dis rien parce que je n'en ai pas le courage. Voilà pourquoi j'admire Zoé et son message : il faut en parler pour que les gens en prennent conscience.