Bonjour à toutes ! Je suis Blandine, l'auteure du témoignage. J'arrive un peu après la bataille mais je tenais à répondre à vos messages.
L'article n'a bien sûr pas vocation à être exhaustif, je voulais surtout attirer l'attention sur deux types de missions qui attirent des volontaires après de fausses promesses, pour aider les volontaires en herbe à faire un "premier tri". Il existe déjà plein d'articles de conseils sur le web qui donnent d'autres pistes, et le sujet est tellement vaste que j'aurais eu du mal à en faire le tour. C'est pour ça que j'ai fait référence à des ressources extérieures pour que les lectrices puissent aller plus loin que ma petite contribution !
Dans le cadre de mon boulot, j'avais d'ailleurs écrit pour un blog un article de
10 conseils pour réussir sa mission de volontariat à l'étranger, qui donne d'autres pistes pour celles que ça intéresse.
@Gia_Juliet Il faut essayer de demander le maximum de précisions sur ce à quoi va servir exactement la participation du volontaire, et sur ce qui est reversé au projet local. Si une organisation de volontariat est transparente là dessus, c'est bon signe. Si les frais de missions sont élevés, ça ne veut pas forcément dire que c'est une arnaque, ça peut être dû au fait qu'ils ont des employés sur place pour encadrer des volontaires, qu'ils organisent une préparation au départ poussée, que le projet est situé dans un endroit complètement paumé et que ça coûte plus cher d'acheminer et de loger les volontaires, etc.
Je voulais aussi dire un mot sur le volontourisme, notamment pour répondre à
@mathxyz et
@Tapioca
Sur ce sujet, je vois souvent des gens qui ont un avis très tranché, à savoir soit "faire du volontariat c'est génial et je me pose aucune question sur l'éthique de mon projet", soit "il y a des dérives donc le volontariat est forcément nocif et les volontaires sont des idiots qui ne cherchent qu'à se faire mousser sur les réseaux sociaux". Plus ça va, plus je réalise que c'est plus complexe que ça.
Les gens qui font une mission de volontariat que pour redorer leur image et les projets qui s'apparentent à une escroquerie, ça existe malheureusement, comme le montre le reportage d'Envoyé spécial que je connais bien, ou encore le site
Humanitarians of Tinder.
Après, faire une généralisation et mettre tous les volontaires dans le même panier, ça me paraît contre-productif.
L'écrasante majorité de ceux que je croise sont des personnes qui ont un réel élan de solidarité et qui sont désireuses de choisir un projet responsable dans lequel ils seront réellement utiles.
Après, bien sûr qu'ils ne changent pas le monde et qu'on étant des non spécialistes, leur impact immédiat sur place est limité. Bien sûr qu'on ne fait jamais quelque chose par pur altruisme et qu'on en retire forcément quelque chose, ne serait-ce que pour booster sa confiance en soi.
Mais en fait, je ne vois pas en quoi c'est un problème du moment qu'ils s'engagent dans un projet qui est bénéfique à la population locale. Au moins ils se bougent pour faire quelque chose, ce qui est déjà plus que la majorité des gens... C'est facile de les montrer du doigt, mais ça l'est moins de prendre la décision de partir à l'autre bout du monde et de sortir de sa zone de confort pour mettre la main à la pâte.
Oui, ils pourraient rester chez eux et faire simplement un don, mais la vérité c'est que c'est malheureusement peu probable qu'ils le fassent, parce qu'on est en général beaucoup plus sensibles à ce qu'on connaît... et que rien ne remplace l'expérience empirique pour connaître quelque chose. Quelqu'un qui est allé faire du volontariat au Burkina Faso sera par exemple beaucoup plus attentif si il entend parler d'une crise à Ouagadougou, et prendra le temps de se renseigner, voire de faire un don et d'en parler autour de lui, plutôt que de zapper.
Moi par exemple, depuis que je fais du volontariat en Ecosse, j'ai beaucoup plus à cœur des causes comme la protection des chauves-souris ou la reforestation de la forêt calédonienne. Comme je suis allée sur place, que j'ai rencontré des pro qui luttent pour ça et que j'y ai participé à ma toute petite échelle, je suis plus investie. Ça fait que je fais régulièrement des dons à des assoc, je partage leurs campagnes et je participe dans ma ville à des actions contre la pollution lumineuse qui impacte notamment les chauve-souris.
En fait les volontaires sont concrètement utiles surtout une fois qu'ils sont revenus chez eux et qu'ils continuent leur action. Le volontariat, c'est une sorte de machine à créer des citoyens engagés, et ça me paraît être super positif comme constat
Désolée pour le pavé, j'espère que j'ai réussi à exprimer l'idée que j'avais en tête ! Sinon j'ai trouvé un article qui résume bien ma position, qui s'appelle
Why voluntourism might even just do some good?