L'article évoque plusieurs sujets : le viol en prison, le viol d'hommes blancs par des hommes racisés (ici sur l'image noir), le viol d'homme tout court.
Ce qu'a dit
@ParasitA est très juste : la menace de viol qui plane sur la tête des prisonniers, c'est une peine qui ne dit pas son nom. On critique beaucoup le Moyen Âge, mais les peines sans condamnation on connaît aussi.
Et par ailleurs, la représentation des victimes hommes de viol : c'est là encore le patriarcat qui s'exprime. Parce que ce qui est "reproché" aux hommes violés (puisqu'on les moque), c'est de s'être fait avoir comme une femme. C'est d'être, l'espace d'un instant, devenus le pénétré, qui normalement est de sexe féminin (selon la vision patriarcale des rapports sexuels, je précise). On leur reproche de ne pas s'être défendu comme un "vrai" homme.
C'est drôle parce que ça me fait vraiment penser à l'affaire récente de la Ligue du Lol : les hommes qui étaient harcelés étaient souvent ceux qui remettaient en cause la sexualité patriarcale classique (en étant homosexuel ou tout simplement en remettant la "masculinité" en question), celle qui dicte aux hommes de ne surtout pas être une femme. Je mets en lien un audio (Les couilles sur la table), où la blogueuse Crêpe Georgette (entre autres) explique bien
comment la sociabilité des hommes se construit par opposition à celles des femmes.
C'est le même ressort dans le cas du viol : tu t'es fait violé, tu n'es pas un "vrai" homme, donc ta fréquentation menace les autres hommes, qui pourraient être soupçonnés d'homosexualité (et donc déchoir, dans la logique destructrice du patriarcat). Donc les autres hommes peuvent et même doivent s'en moquer (pour sauvegarder la sociabilité masculine patriarcale, et donc leurs privilèges sociaux).
À cela s'ajoute le racisme : dans la série
En taule mode d’emploi (
Get Hard) (je n'ai pas regardé mais je me base sur le gif mis dans l'article), on voit apparemment un homme noir qui menace potentiellement un homme blanc (en tout cas celui-ci le voit comme une menace vu le gif, il pleure et le supplie) : ben là on voit encore que le message est adressé aux hommes blancs : la masculinité blanche serait menacée par la masculinité des racisés (les hommes noirs dans l'imaginaire état-unien), vu comme plus "dominants". C'est la vision zemmourienne de la masculinité : les hommes blancs sont des faibles qui vont se faire "grand-remplacer" par les hommes racisés.
Donc ici la moquerie visant le viol est doublée d'une crainte raciste des hommes immigrés (ou descendants d'esclaves, déportés, si on prend seulement la série citée par l'article).