Apparemment, à poste égal la différence est plutôt autour de 10%.
Mais bon, les temps partiels sont imposés aux femmes = donc les revenus bas sont eux aussi imposés aux femmes.
Que certaines tirent leur épingle du jeu, et s'en sortent à seulement 10% de moins, tant mieux pour elles. Mais les autres se voient obligées d'accepter des salaires de moins de 20-25%. Visiblement, le fait d'avoir des gamins tend à modifier la situation salariale des femmes.
ex : une femme débute, sans gamin = elle gagnera en moyenne 10% de moins que son collègue homme.
Mais un jour elle a un môme : comme en général elle gagnait moins que son compagnon/conjoint (le fameux 10% d'origine), c'est elle qui va se mettre à mi-temps ou 3/4 temps pour pouvoir s'occuper des mômes (en plus de la pression sociale qui repose sur les femmes, les poussant à s'investir davantage dans le soin aux enfants).
Donc l'écart va se creuser : baisse de salaire car baisse du temps de travail.
Conséquence supplémentaire : elle n'aura pas d'augmentation (ou moins) car on la considérera comme moins investie que ces collègues hommes, ....cercle vicieux donc.
Et bien sûr, le bonus : les droits à la retraite seront moins importants que ceux des hommes, puisqu'elle a travaillé moins qu'eux.
Sachant qu'ici je parle du travail salarié, c'est-à-dire considéré socialement comme du travail digne d'être payé. Qu'il faut distinguer du travail gratuit, non rémunéré, fait pour le bénéfice de la "famille" (et en particulier, de l'homme, dans le cas d'un couple hétérosexuel) : les travaux des féministes et parfois universitaires ont bien montré que s'occuper des gamins et faire tourner le ménage, c'était du travail. Mais du travail gratuit, non rémunéré : le travail domestique.
Pour celleux qui veulent approfondir la notion, je signale une série d'articles de Christine Delphy, "
Au bénéfice du capitalisme...ou des hommes ?" (voir
ici pour les différents articles, ou un
autour de son livre, l'Ennemi principal).