En tant qu'ex-monitrice d'équitation, j'ai tendance à redouter les films avec les chevaux car c'est quasi toujours cul-cul la praline (alors que le rapport avec les chevaux peut être tellement profond voire métaphysique, oui oui, tellement autre chose que "pompom mon poney préféré"). Et quand ça se veut sérieux et "adulte", genre les drames, tout l'aspect technique est à pleurer.... Et quand on a un certain niveau technique en tant que cavalier, ça saute vraiment aux yeux, on ne voit plus que ça.
En tant que pro, c'est pire : les dialogues "techniques", enfin qui parlent des chevaux d'un point de vue concret, mon Dieu, mais PERSONNE ne parle comme ça dans le milieu du cheval !
Même "Danse avec lui", qui est moins pire techniquement que beaucoup d'autres, et poétique, m'avait gavée, et virait vraiment à la facilité en finissant par tomber dans les clichés. Et ce malgré l'implication de Mathilde Seigner dans la préparation du rôle à cheval et la présence de Jean François Pignon qui s'il avait été acteur, en plus d'être homme de cheval, aurait pu ajouter quelque chose d'intéressant.
Pour l'instant, seul "Jappeloup" trouve vraiment grâce à mes yeux, mais parce que Guillaume Canet est plutôt bon cavalier, monte depuis gamin, et fait pas mal de concours de CSO en amateur, du coup sa prestation équestre est tout à fait honorable, et ses dialogues équestres sonnent justes et réels. Et que l'histoire a été centrée sur le personnage de Pierre Durand.
Concernant ce film, le programme taulards/mustangs existe vraiment aux USA, et il est plébiscité pour ses excellents résultats (le taux de récidive des détenus qui sortent de ce programme est minuscule, voire nul).
Le seul bémol est le contexte, c'est à dire la gestion des mustangs aux USA.
Le "Bureau of Land Management" (BLM) qui gère tout ça est administré par... des ranchers. C'est-à-dire ceux dont le profit est menacé par la prolifération des mustangs sauvages, qui envahissent les terres que ces éleveurs se sont octroyées...
Le BLM est également très controversé par les assos de protection animale là-bas, notamment concernant les captures de mustangs, qui sont parfois d'une violence extrème et inutilement cruelles (contentions non sécurisées, paniques des chevaux qui se font bousculer et écraser par leur congénères...)...
Sans parler du nombre faramineux de ces chevaux (capturés et vendus des clopinettes sans réels contrôles) qui traversent la frontière du Mexique ou du Canada pour finir à l'abattoir. C'est techniquement interdit, mais le gouvernement ferme les yeux, trop content de se débarrasser de ces encombrants mustangs... On est en plein dans le conflit d'intérêts.
J'aime les chevaux, j'espère donc voir un film qui les respectent, tant dans son propos que dans sa réalisation. Si c'est pour voir des scènes de brutalité banalisées, non merci, j'en ai déjà trop vu IRL pendant les 10 ans où j'étais monitrice d'équitation...