Article très intéressant, c'est cool d'entendre parler de ça sur Madmoizelle.
Pour celles que ça intéresse, Mathilde Larrère (
universitaire, participe à Arrêt sur images) a fait un
entretien dessus sur Reporterre, je vous mets quelques citations qui m'ont paru intéressantes (en résumé, c'est trop tôt pour donner une analyse fiable, mais elle relève quelques points) :
"Lors du
blocage du centre commercial Italie 2, le
comité Adama, les personnes venues de Hong-Kong et les
Gilets jaunes ont apporté, par leur présence, une dimension politique très forte, une convergence des luttes en acte. Lundi soir en revanche, la question sociale était complètement absente. Je n’ai pas vu non plus de discours anticapitalistes, plutôt des messages décroissants ou anti-consuméristes. Or le problème climatique doit être pensé avec le social, et dans une perspective anticapitaliste. Je ne dis pas que ces questionnements sont absents des réflexions de XR"
"....l’occupation de la place du Châtelet n’en est pas vraiment une car les membres de XR n’ont pas l’intention de la faire durer. L’idée est d’occuper un peu ici, puis un peu là, et de finir tout ça en fin de semaine. [Les activistes espèrent désormais rester dix jours] Dans une occupation ‘classique’, on reste jusqu’à obtenir ce qu’on a demandé. La stratégie d’XR s’apparente plutôt à celle du moustique qui tourne en permanence autour de l’oreille du pouvoir, jusqu’à ce que ce dernier n’en puisse plus. Mais un moustique, ça s’écrase facilement….
...
Le débat violence / non-violence a toujours traversé les mouvements révolutionnaires. Au printemps 1848, les républicains sociaux se divisaient tous les jours dans des clubs sur cette question ! Car personne ne veut la violence pour la violence, la question est de savoir quelle est la meilleure tactique. Dans les révolutions, il y a donc souvent une légitimation d’une violence présentée comme nécessaire et inévitable. Les révolutions sont violentes parce qu’elles n’ont pas le choix. Soit parce que la réaction violente des autorités pousse les gens en face à le devenir, en riposte, soit parce qu’ils n’ont pas d’autres moyens pour changer les choses."
Y a aussi
ce point de vue (blog, je précise que j'ai juste lu cet article, pas la totalité du blog, du coup je parle seulement de cet article) sur le sujet :
"modalités de ce nouveau
management militant, singeant les pires rigidités du fonctionnement entrepreneurial, l’opacité de son organigramme, la consensus participatif de ses AG et l’affichage obsessionnel de son très
corporate logo"
Le truc qui étonne est notamment qu'apparemment (toujours selon le blog), les "organisateurs d’Extinction/Rébellion s’ingénier à effacer à l’acétone tags et graffitis sur le Pont au Change occupé, près du Châtelet. Comme s’il leur fallait tout à la fois scénographier la désobéissance collective et en faire disparaître toute trace de contamination textuelle, hors la marque déposée de leur logo"
"Extinction/Rebellion, se contente de poursuivre la logique publicitaire marchande par d’autres moyens, singeant de vieilles recettes de propagande (inventées par l’ultra-libéral Edward Bernays aux USA), ce qui n’est pas très bon
signe."
J'avoue que je n'ai aucun avis sur ce mouvement.