(Post semi-HS)
Je n'ai jamais, mais alors jamais aimé “Titeuf“. J'ai essayé plusieurs fois étant petite, moi qui étais déjà une grande lectrice de BD en plus, mais je n'ai jamais accroché. Notamment parce que je ne comprenais pas que les personnages féminins soient si nuls et si clichés - ainsi que les personnages masculins d'ailleurs !! Je trouvais l'humour assez vulgaire à l'époque.
En fait, pour moi qui ai eu la chance d'avoir une éducation “non-genrée“ (les “trucs de filles“ et “trucs de garçons“ n'existaient pas), “Titeuf“ ou d'autres BD et histoires de ce genre me mettaient mal à l'aise quand j'étais enfant, sans que je sache expliquer pourquoi.
En super BD de l'époque, c'est-à-dire années 90-2000, il y avait les “Nathalie“ de Sergio Salma !
Une HÉROÏNE en jean-baskets (et pas en jupe, assez rare dans les BD jeunesse de ces années-là), dont le rêve est de VOYAGER. Nathalie est un personnage grave cool je trouve. Elle aurait très bien pu être un garçon, ça n'aurait rien changé à l'histoire ni au thème. Mais c'est une fille et c'est le choix de l'auteur. Elle rêve d'indépendance, de voyages (mais elle a sept ans donc ses rêves de voyages ne se réalisent jamais), elle est intelligente et déterminée, elle est drôle, elle joue aux jeux vidéo, et elle se fiche bien d'avoir un amoureux ou non. Je me suis beaucoup identifiée à elle, et heureusement qu'elle était dans le paysage “BDesque“ durant mon enfance !
J'aimais beaucoup les “Mélusine“ de Clarke et Gibson aussi (une héroïne sorcière intelligente et, je trouve, pas sur-sexualisée, alors que ça pourrait).
Après sont arrivés les “Lou !“ de Julien Neel, et même si j'aime moins les derniers tomes, j'avais adoré les lire.
Et comme BD de l'époque avec des héros masculins attachants, pour moi il y avait les “Jojo“ de Geerts. J'adoooore “Jojo“, c'était subtil et poétique, plein de personnages attachants.
Et bien sûr l'indétrônable “Calvin et Hobbes“.
Enfin, je pourrais parler de BD pendant des heures. Mais là vous noterez que je n'ai cité que des auteurs masculins. C'était avant que plein d'autrices BD arrivent et ne viennent enrichir le paysage d'héroïnes chouettes.
Donc on pouvait déjà trouver des histoires et des héros/héroïnes subtils, dans des BD jeunesse et humoristiques, à condition de bien chercher. Et heureusement que j'ai grandi avec ces exemples-là. Parce que mine de rien, ça m'a permis de rester en-dehors des BD aux clichés sexistes et aux clivages masculin/féminin, et c'est TANT MIEUX.
(Fin du semi-HS)