J'ai dans mon cercle proche un couple de parents (la 50taine tassée) qui sont amis avec un autre couple de parents (même âge), et c'est un peu la même histoire, il comptent aussi s'installer ensembles en retraite, en lisant le témoignage, j'ai eu l'impression que c'était de ces gens qu'on parlait tellement ça ressemblait. Et la réaction des parents respectifs du témoignage ne m'étonne pas, mais alors pas du tout. De ce que je connais de ces couples de mon cercle, ils nieraient toute évidence plutôt que de ternir ce lien d'amitié de groupe qu'ils placent au dessus de tout (j'ai eu des exemples bien moins graves mais embêtants qui l'ont prouvé). Cette amitié semble si précieuse qu'il imposent cette amitié même aux petites amies/amis des enfants dans le sens où les vacances, c'est forcément se farcir les parents + le groupe d'amis, que ça plaise ou non. Chose qui est assez gonflante en soit, car accepter les amis de son petit ami ok, se farcir d'office les amis des parents, juste non
Il est en outre impossible de critiquer / remettre en cause les amis de ce couple. ils les défendent bec et ongle
Réaction à chaud et même Trigger warning que les Madmoizelles + haut (ne lisez pas si vous ne voulez pas du jugeant), je suis assez choquée de la réaction de la maman qui était au courant (tout en la comprenant d'une certaine manière (ce qui ne veut pas dire "excuser"). J'ai pas de fils certes, mais des notions en psychologie. Mon fils aurait fait ça, j'aurais discuté avec lui, majeur ou pas, je reste sa mère, me serais assurée que le consentement est qqchose d'acquis, je pense que je lui aurait suggéré de consulter un spécialiste neutre (car se confier à sa mère sur le pourquoi de tels agissements, j'entends que c'est quasi impossible). Il y a quand même quelque chose de pas banal chez ce garçon et ça peut avoir une influence délétère sur sa vie d'homme ensuite. J'aurais pas été jugeante ou accusante, juste lui dire en substance : il s'est passé ça, comment tu l'as vécu, comment tu te sens face à ça aujourd'hui, est ce que tu en souffres, est ce que ça a des conséquences sur tes relations, et que penses tu de rencontrer XYZ pour en parler plutôt que de me répondre à moi car je m'inquiète pour toi. Et ensuite je me serais assurée de est ce que la fille veut en parler avec moi / ou pas et de ses volontés sur le sujet. Je serais morte de honte je pense face aux amis en tant que mère. Ca doit d'ailleurs être dur à encaisser en tant que mère, elle a dû peut être culpabiliser et sa réaction de fuite, est une matérialisation peut être de cette gêne, culpabilité. Alors que la faute est sur le fils, pas sur elle. C'est dans tous les cas dommage cette réaction.
Idem la réaction des parents de l'autrice. Ils ont peut être honte de n'avoir pas vu / voulu voir, de n'avoir pas agi.. Tout semble minimisé, tait. Comme remettre le couvercle sur la casserole. Beaucoup de familles agissent ainsi, et ça fait des dégâts énormes après : rancoeurs, dépression des personnes lésées.
On sent une sorte de cohésion de groupe qui passe fondamentalement avant le bien être de cette jeune fille.
Et alors que ce sont eux tous qui gagneraient un gros bénéfice à consulter, c'est elle qui se retrouve à consulter solo et à devoir se reconstruire solo. Je sais que ça lui fait du bien de consulter, mais ya un côté "la victime qui en a déjà bien bavé doit se débrouiller pour aller mieux pendant que le reste qui devait être un groupe safe (puisque familial/amical), ne l'est plus et ne se remet nullement en question en continuant de faire l'autruche" qui me peine.
EDIT : je me demande aussi si dans le fait de continuer à partir en vacances avec le garçon et ses parents ya pas un côté grande soeur qui veut protéger ses petites soeurs du garçon en question. Mais je suis peut être à côté de la plaque.
Madmoizelle du témoignage, je te souhaite tout le bonheur du monde, de te reconstruire, de t'entourer de gens bienveillants. Demande toi si ça compte vraiment pour toi de continuer à fréquenter ce groupe d'amis. Si ce n'est pas ""mieux"" / "+ safe" de voir tes parents sans eux dans un premier temps, plutôt que de partir avec tous et t'imposer leur présence. Tu penses essayer de taire/tirer un trait sur cette histoire pour continuer à les voir de manière plus apaisée, si j'ai compris la fin de ton témoignage, ce qui est une solution qui t'appartient. C'est une idée comme une autre, mais je pense que avant de l'envisager, il faut que tu t'assures d'être reconstruite, que tu aies retrouvé toutes tes capacités de coping, sinon il y a un risque que tu forces la chose et que tu en souffres.
La perte de confiance est sans doute lié à tout ce microcosme dans lequel tu baignes : sphère familale/amicale est sensée être un hâvre de paix / une bulle de sécurité > agression > prise de conscience > éclatement de la bulle > ce qui devait être un lieu de confiance ne l'est plus > attentes que les membres de la bulle agissent en te comprenant/en en discutant avec toi/le garçon, donc attentes qu'ils agissent comme on imagine que des amis/famille le fasse > attente déçue > on te fait remarquer que c'est "à toi de te débrouiller", à toi de te reconstruire et qu'il n'y a pas de raison de vraiment dialoguer/réfléchir dessus.
Ta confiance en toi se fragilise forcément, tu perds ta place dans le groupe (ta place de comme avant, puisqu'on t'évite), on te fait remarquer quand te demandes de l'aide (aide est pas vraiment le bon mot, mais disons une discussion) que c'est à toi de gérer. Et j'imagine aussi que tu intériorises beaucoup de choses. Bref la psychothérapeute y répondra sans doute mieux que moi. Dans tous les cas courage et plein de bonnes ondes pour la suite