« Les personnes âgées, en situation de handicap sévère et les personnes atteintes de maladies chroniques. »
Et voilà ! On y vient. On lance une consigne de déconfinement sans avoir pris les précautions autour des libertés individuelles, de la garantie de la vie privée, du secret médical etc.... Les personnes atteintes de maladies chroniques, dont l'impact sur leur activité professionnelle est nulle, ces salarié.es qui dans une grande majorité des cas ont sûrement déclaré leur pathologie à la médecine du travail mais n'ont nullement l'obligation de le déclarer à leur employeur vont devoir lever un pan de voile sur leur dossier médical, leur vie personnelle voire intime. L'employeur a l'obligation de pourvoir à l'hygiène, la sécurité et les bonnes conditions de travail de ses salarié.es mais n'a pas à connaître les données personnelles et confidentielles sur ses employé.es. Là on me rétorquera oui mais on est en crise sanitaire. Mais cela ne justifie pas l'atteinte aux libertés individuelles et encore moins au secret entourant les données médicales.
Car qu'elle est la question, la conséquence, la répercussion etc...(au choix) de ce type de divulgation ? Vous stimulez le mécanisme de la discrimination négative et de la possibilité pour un employeur de se débarrasser par le licenciement, la rupture conventionnelle etc...de salarié.es jugé.es fragiles, comme une charge ou un problème à gérer pour l'entreprise.
Je pense à ma collègue diabétique de 47 ans qui m'a téléphoné hier en pleurs car personne ne sait au taf' qu'elle est atteinte de cette saloperie et si elle doit rester encore confiner le 11 mai alors que chez nous ils vont nous rappeler pour la reprise au 11 mai, elle va devoir se justifier en indiquant qu'elle fait partie de la catégorie des gens vulnérables. Or à part moi, personne ne le sait au travail. Car elle ne l'a pas dit et n'a pas à le dire. Aller hop ! tour chez la médecine de travail qui ne va pas prendre de risque donc va approuver le prolongement du confinement avec demande d'aménagement de son poste de travail en télétravail. Or, la loi impose des obligations claires à l'employeur dans le cadre du télétravail. Là, on est en télétravail mais à la one again c'est à dire on bosse tous avec nos PC et portables perso'. Elle a 47 ans, c'est une femme, elle n'a pas le poste le plus stratégique mais en revanche elle abat du taf' à elle toute seule. Et maintenant elle va devoir dire qu'elle est malade.
Ce qui va se passer, c'est qu'une majorité de ces personnes ne déclarera pas au 11 mai qu'elles sont vulnérables pour éviter tout simplement avec le temps ne perdre leur travail ! Ne constatons-nous pas une chute des consultations des personnes atteintes de ce type de maladie depuis mars 2020 ?