Avec mon... quoi?
J'envie les gens qui arrivent, même sans parler de grandes discussions de fond, à partager des choses avec leur père.
Le mien m'a reconnue, il est vivant, je le vois de temps en temps. Mais pour ma propre sécurité, je dois éviter de lui parler de ma vie personnelle (à titre d'exemple, il ne sait pas que j'ai mon propre appartement même s'il doit s'en douter, il est d'une intelligence redoutable). Je me retrouve face à quelqu'un d'imprévisible, qui peut me faire des réflexions destructrices par plaisir, mais avec qui je dois maintenir un vague lien pour qu'il garde l'illusion du contrôle. Si je coupais les ponts brutalement, ça le mettrait dans une rage folle et je sais trop à quoi ça ressemble pour oser m'y frotter. La justice ne peut rien, car il en est lui-même un acteur (c'est comme les femmes qui cherchent à porter plainte contre leur mari policier violent, ça ne marche pas!).
Je n'ai pu empêcher un rictus douloureux à la lecture des questions... C'est ma jalousie d'une relation normale qui parle, et non pas une critique de l'article, évidemment! Alors s'il vous plaît (c'est pas une injonction, juste un souhait
) pour celles qui le peuvent, osez réduire la distance, poser ces questions, découvrir la personne qui est votre père! Profitez de ces beaux moments ensemble, et donnez de l'espoir aux gens comme moi en partageant vos expériences, vraiment...