Le pantacourt, quand il est bien coupé, en jean ou en lin, je trouve magnifique et très classe quand il est bien associé. J’en ai un en lin écru que je porte l’été avec une chemise blanche oversize mes espadrilles et un sac en paille, il peut faire 30° je suis confortable et ça passe autant en ville qu’au travail.
Le problème dans les années 2000 en fait c’était pas les pièces en elles mêmes, c’était les pièces de mauvaises qualités ou mal travaillées et mal associées. Genre le gilet sans manche avant ils avaient juste raccourci un gilet de costume et c'était mis sur des tshirts à motifs voyants ultra flash, aujourd’hui ils les ont rendus fluides, plus longs, dans des matières plus vaporeuses et tu mets ça par dessus une tenue neutre, ça marche super bien, ça a plutôt des allures de petite veste d’été que de gilet de costume. Le foulard avant c’était une bande de tissus genre écharpe en simili très fine, aujourd’hui il est plus large et court et soit on fait plein de tours soit on le pose juste sur les épaules.
Tout ça pour dire qu’avant les pièces étaient « moches » parce qu’on cherchait à ce que ce soit la pièce qui soit remarquée et pas l’ensemble, aujourd’hui la pièce n’est plus le point central de la tenue mais elle a pour but de rehausser l’ensemble complet, elle est le « détail qui fait que », donc on assemble les couleurs et les matières pour que le tout soit harmonieux. Et puis avant c’était « less is more » dans le sens « on retire de la matière pour montrer de la peau et des pièces qui en jettent », maintenant c’est « less is more » dans le sens « on épure au maximum les pièces pour créer un ensemble qui aura plus de valeur visuelle ». C’est exactement pareil dans le mobilier et la déco, en 2000 les meubles étaient laqués avec des tiroirs ultra colorés ça donnait des intérieurs color blocks flashes, aujourd’hui on fabrique avec des matières nobles et brutes, avec peu de détails (genre des pieds de fauteuil ou de commode laiton ou dorés) et on harmonise le tout avec des objets décos en faisant des rappels de couleurs simples et discrets. Mais quand on regarde l’histoire du design (que ce soit la mode, le mobilier ou l’architecture), c’est tout à fait logique, dans les années 30 et 2000 on est dans « l’après crise économique » et on a envie d’en faire trop et toujours plus, dans les années 60-70 et 2020 on retrouve en calme et en besoin de renouer avec la simplicité et le naturel.