C'est top de se remettre ne question ainsi !
Attention cependant à ne pas garder non plus l'injonction de l'engagement.
[EDIT : et à ne pas valoriser la culpabilité non plus, d'ailleurs]
C'est important de s'engager... si on peut le faire. Car au-delà des ressources matérielles/sociétales et d'information qui sont évoquées dans l'article, il y a également l'investissement émotionnel, l'énergie et le temps nécessaire pour le faire.
Et l'argent. J'aimerais acheter bio et éthique tout le temps par exemple. Mais je n'ai clairement pas les moyens, sauf à ne bouffer que des pâtes...
Végétarienne depuis bientôt 6 ans, je me suis longtemps investie corps et âme dans la PA, particulièrement pour la cause des animaux captifs et particulièrement des animaux détenus dans les parcs aquatiques (orques, dauphins, mais aussi otaries, ours blancs...). A l'époque, j'étais au chômage, du temps j'en avais à revendre, de l'espace mental aussi... et j'étais plus jeune.
Je suis devenue très amie avec la présidente d'une asso qui mène un travail de fond formidable pour cette cause, je leur ai écrit des articles d'informations (en parallèle de mon blog perso de décryptage de la propagande mensongère de ces parcs), j'ai bossé avec elles.eux sur des propositions de lois qui ont été présentée au gouvernement ensuite, etc... Un boulot de titan.
Sur fond de guéguèrres d'asso d'autant plus épuisantes émotionnellement qu'il est monnaie courante que de grosses ONG/asso qui ne font pas grand chose à part de la communication et de la course aux likes et aux dons, soit crachent sur le boulot de fond des petites asso ou bien le récupèrent une fois que le gros du taff est fait... pour s'en attribuent tout le mérite derrière. Quand t'es bénévole sans moyen, c'est franchement rude à encaisser. Pour vous planter le décor.
Depuis quelques temps, j'ai freiné de plus en plus jusqu'à arrêter. Parce que vie perso très chargée, parce que boulot chronophage, parce que plus l'énergie/temps en rentrant du boulot de me remettre devant un ordinateur pour des heures de travail/recherches, ou simplement de suivre les actus quand je rentre chez moi le soir (parce qu'il y a des rebondissements tous les jours, même si ça ne s'en parle pas dans les médias).
Et plus la force d'encaisser les guéguèrres, ni les atrocités découvertes tous les jours sur le traitement de ces animaux. Pour tout dire, cela fait également belle lurette que je ne regarde plus aucune vidéo de ce style parce qu'à chaque fois, c'est très dur à encaisser.
Ne plus manger de viande, c'est une chose. Défendre les causes auxquelles ont croit autour d'un diner entre potes aussi. Mais déjà, on n'a pas forcément la force ni l'envie de TOUJOURS se lancer dans ce genre de discussion (d'une part parce que les gens sont sur la défensive, et s'ils compatissent, pour la plupart ils s'en désintéressent très vite, donc on se retrouve à déblatérer seul.e, à fond dans un truc, devant des gens que ça intéresse moyen... c'est pas vraiment agréable et ça sert à rien, du coup), et en plus si on veut s'investir au-delà, c'est du temps plein, vraiment.
J'ai préféré être honnête avec mes ami.e.s de l'asso plutôt que de m'engager à faire un truc, qu'ils.elles comptent sur moi, et de ne pas y arriver. Et potentiellement les mettre dans la panade.
Alors je culpabilise, énormément. Sauf que vraiment, je n'ai plus l'énergie de m'y investir, ni l'espace mental nécessaire que j'avais quelques années en arrière. Car, il ne faut pas se leurrer, ce facteur joue aussi : l'énergie, le temps et l'espace mental disponible n'est souvent pas le même à 20 ans que passé la trentaine...
Donc ma culpabilité n'est ni productive, ni saine... A part me faire me sentir mal pour de mauvaises raisons, elle ne sert à rien.