Chaque personne est libre de rayer de pratiquer cette "cancel culture". Je suis d'accord pour dire qu'il y a des débordements sur les réseaux sociaux. Mais cette "cancel culture" est présente parce que celles et ceux qui commettent certains actes (viols, racismes, transphobie) ne subissent jamais aucune conséquence. Si on avait un système qui fonctionnait correctement, personne n'aurait besoin d'agir ainsi pour se protéger.
Récemment, l’autrice de la saga
Harry Potter,
J.K. Rowling, a été canceled en raison de propos transphobes tenus publiquement sur Twitter : parce qu’elle a nié l’identité des personnes trans, des dizaines de milliers d’internautes ont appelé à ne plus la suivre et ont fermement condamné ses propos.
Cet épisode a donné lieu à un cyberharcèlement massif, mais il a aussi et surtout été l’occasion de faire de la pédagogie sur les questions de transidentité, à travers des prises de parole très pertinentes, comme dans
la tribune de Daniel Radcliffe.
Très franchement, c'est l'exemple typique. Je signale tout de même qu'elle pense que les personnes transgenres devraient faire des thérapies de reconversion. Elle a porté son soutien à une femme ayant été jugée pour discrimination contre une personne transgenre. JK Rowling ne fait pas que tenir des propos problématiques, elle milite activement pour la marginalisation d'une catégorie de personne déjà bien marginalisée. Ce qu'elle fait est dangereux.
La "cancel culture" et le call out souffrent d'un effet de groupe sur les réseaux sociaux, c'est tout. C'est un phénomène qui existe dans tous les domaines et qui n'est pas propre à la "cancel culture" ou au "call out". Ca existe partout: dans les groupes militants, des clubs, des entreprises, des syndicats.
Du coup, c'est étrange de voir certaines personnes pointées du doigt la cancel culture ou le call out en les assimilant à la délation. Les propos des personnes publiques seront soumis à la critique tout comme les oeuvre qu'elles produisent. Pendant des années les contenus qui ont circuler et circulent toujours ont été souvent remplis de sexisme, de racisme, de pédophilie, de culture du viol... sans que JAMAIS il n'y ait aucune critique. Et vu que ces contenus circulent dans les médias, c'était également une forme de propagande. De ce fait, des gens comme Polanski, Allen, Weinstein ont bénéficié d'une incroyable impunité et que la faute a toujours été rejetée sur la victime.
Alors oui, il y a du harcèlement, une recherche de la perfection (qui n'existe pas) voir des appels à la censure. Mais, je pense que ça provient d'une colère qui échappe un peu à tout le monde et qui se présente de façon très moche malheureusement. Pourtant, je pense que cela reste une minorité de comportement qui est amplifiée par les réseaux sociaux. Tous les mouvements ont une branche extrêmistes, tous sans exception.