Incitées à « faire les grandes », ces adolescentes ont subi des violences sexuelles

2 Juillet 2018
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Ce sujet est dédié aux réactions concernant ce post : Incitées à « faire les grandes », ces adolescentes ont subi des violences sexuelles
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Iphise

Serdaigle écrivaine rêveuse
23 Avril 2020
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La Tour-de-peilz
Je trouve intéressant les témoignages. Cela me rend nostalgique.
Ma période de vouloir faire la grande a commencé plus jeune. Mais au lieu des vêtements sexy, dans ma jeunesse, la mode c'était d'être la plus hard et la plus agressive possible.
C'était une période où j'arrivais en Suisse. J'étais encore l'étrangère asiat qui ne connaissait pas le pays. Perdue.
Je suivais un groupe de fille qui faisait la loi a l'école. Je voulais avoir le même pouvoir et le même popularité qu'eux.
Année 2000-2005, entre mes 9 ans et 14 ans, je m'habillais racaille, jeans-baggy, baskets, t-shirt large, casquette de côté. Je me promenais avec un couteau de cuisine dans ma poche ou dans mon sac d'école. J'ai volé des bières à ma mère pour les boire avec mes copines, j'ai bu mon premier alcool a l'âge de 7 ans en tant que petite fille de vigneron, mon grand-père a voulu que je goûte à l'alcool mais ma véritable beuverie c'était a 11 ans avec Sarah et Safa. XD J'ai aussi commencé a fumer. Les cigarettes coûtaient chers pour les enfants que nous sommes donc on observait les adultes qui fumaient puis on ramassait les cigarettes qu'ils balançaient. Puis par la suite, j'ai volé les cigarettes de ma mère. XD J'ai aussi volé de l'argent à ma prof de primaire. Mon premier console de jeu, un PlayStation 1, je l'ai volé à Manor. Quand ça n'existait pas encore les portiques automatiques et les vidéos surveillances. XD
J'étais tellement une thug. XD
Heureusement, ma prof de primaire m'a obligé a lire Harry Potter. Moi qui croyait que j'allais m'emmerder, bah finalement j'ai aimé. Et j'ai commencé a dévorer tous les livres et en prenant le temps de lire, je n'avais plus le temps pour voler, faire des bastons, agresser des gens, et finalement j'ai quitté mon groupe d'amis à mauvaise fréquentation. Elles me l'ont fait payer. En me bastonnant à plusieurs contre un.
Mais si je n'avais pas connu Harry Potter, à 29 ans, je crois que je serais en prison ou enceinte très jeune ou droguée.
En résumé, un Harry Potter m'a sauvé la vie.
 
8 Octobre 2016
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Quand je lis ca, je me dis que j'ai bien de pas avoir cherché à être populaire. Au collège et au lycée je restais dans mon coin, je parlais à personne,et ça m'allais très bien. Même si je me rappelle que des fois j'étais assez chiante, on aurait dit une tsundere. Et je HAIS les tsundere. :sweatdrop:
Après, j'aimais pas être cataloguée de "muiiii la fille timidiin qui reste dans son coiiiin han parce qu'elle a pas confiance en eeeeelle et qui affiche une barrière de protection pour se protéger des autres et éviter de souffriiir tu vois" (t'es qui ? Mon psy ? Non ? Bah alors fout moi le camp). D'ailleurs quand je voyais les élèves "populaires" (je mets des guillemets parce que pour moi ce concept a toujours sonné un peu creux) interagir entre eux, ça me faisais pas envie. Pour moi, c'était que des grandes gueules qui s'exposaient sans arrêt alors qu'on avait rien demandé. En plus, ils étaient dans le genre fêtards, bruyants, bavards et sociables et je déteste viscéralement le bruit, la musique forte, l'alcool, le tabac et les pièces trop remplies. Et certains se gênaient pas pour être des raclures avec les "nobody", alors je me mefiais d'eux. En plus, l'amour et le sexe m'intéressaient pas du tout, la masturbation, les connaissances purement théoriques et la fiction mis à part.
Après, c'était dans des écoles privées dans des petites communes donc ça va, c'était plutot calme, mais si j'avais été scolarisée en milieu urbain voir même dans des écoles hardos, la donne aurait peut être été un peu différente. Mais je préfère pas y penser.
Et bien qu'il y ait eu des hauts et des bas niveau confiance en soi, la plupart du temps j'étais en mode "Vous m'entendez les connards et la société ? Vous ne me convertirez JAMAIS !!! MWAHAHA, je suis libre. Et puis contrairement à vous tous bande de blaireaux, je galère pas avec mon avenir et parcours sup' MWA :supermad:"
Les jours où ça allait pas trop, je me demandais "mais si j'en avais eu envie et que j'avais essayé, est ce que ça aurait marché ? Est ce que j'aurais eu le statut de "fille populaire et attirante" ou de "fille qui ESSAIE d'être populaire et attirante" ? Si ça trouve, sortir et faire la fête aurait pu me plaire. Suis je passée à côté de quelque chose ? Comment je vais faire aux études sup ? Est ce que je resterais vierge et célibataire toute ma vie ?" Et je me trouvais pas terrible physiquement non plus, mais je trouvais les autres tout aussi ingrats voire tres laids.

Encore aujourd'hui je me pose ces questions mais là encore, j'essaie de pas trop y penser. Et au bout du compte, j'ai bien fait d'être restée dans mon coin.
 
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19 Mai 2014
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@Bleu pastel par curiosité, c'est quoi une tsundere ? :lunette:
Sinon, pour rebondir sur une partie de ton message, j'sais pas...je vois dans l'idée de qui tu parles en évoquant les "populaires", et certain.e.s d'entre eux.elles font passer des mauvais quarts d'heure. Alors ouais, parfois tu te dis "ouais enfin en attendant moi j'vais réussir mes études" (mention spéciale pour les plus haineux "et je serai ton ou ta patron.ne"), comme une revanche sur ce que t'as subi (ou même pas en fait !) mais...y'a quelque chose qui me gêne quand même dans ce raisonnement. Parce que je pense aussi que ça dépend énormément du contexte social où dans lequel grandissent ces enfants populaires. Et de ce que j'ai pu noter, c'étaient souvent des jeunes qui avaient du mal à l'école, des difficultés familiales, entre autres...c'est des jeunes quoi, eux aussi ils se cherchent, comme nous toutes et tous à l'époque. Le collège c'est la grosse pression pour être accepté.e, et y'en a leur façon de faire c'est d'être grande gueule, de faire le ou la chaud.e, l'extravagant.e, l'adulte. Y'en a c'est pour attirer l'attention. Ils & elles se raccrochent aux codes de féminité et masculinité auxquels ils ont été biberonnés, avec la maladresse des adolescent.e.s qui avancent à tâtons. Alors ça ne justifie pas de martyriser d'autres jeunes, évidemment (cela étant dit, le harcèlement n'est pas nécessairement le fait des populaires...), mais je pense que ça serait intéressant aussi de regarder ça à la lumière du contexte social/de la reproduction sociale aussi. Tu ne connais pas leur vie, en fait, à ces gens-là ("tu" général). Et dans cette perspective, je trouve ça un peu cruel, le "moi au moins, je galère pas avec mon avenir". Parce qu'effectivement, y'en a qui font les chaud.e.s au collège, et en fait après ils & elles galèrent pour leur vie...pour moi c'est même pas une victoire en fait, c'est super nul pour ces personnes. C'est pas drôle du tout de pas réussir l'école.
Bref je sais pas si c'est très clair, là où je veux en venir...:sweatdrop:

Bref. Article extrêmement intéressant qui montre jusqu'où peut aller la quête d'identité et la recherche de validation. Quand j'y réfléchis, je me dis que c'est dommage qu'on n'ait pas plus d'adultes de confiance (qui bien souvent ne sont pas les parents), à qui on oserait vraiment tout dire, à qui on oserait tout demander, pour nous aider à nous construire, avoir du recul, et éviter de se retrouver dans ce genre de situation. Des sortes d'adulte-refuge. Bien souvent, on ne fait pas tellement confiance aux adultes (mêmes ceux là pour ça, type infirmier.ère/psy scolaire), ou on n'ose pas leur parler, et on se retrouve livré.e à soi-même, sans conseils dont on aurait pourtant tellement, tellement besoin. J'espère que ces madz arrivent/sont arrivées à se reconstruire et à regarder avec indulgence leur 'moi' de l'époque, et qu'elles sauront rester intègres à elles-mêmes à partir de maintenant :)
 
4 Septembre 2016
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@Akarui Tsundere c'est un archétype de personnage que l'on retrouve principalement dans les manga/anime. C'est la contraction de "piquant" et "mielleux" en japonais. Donc comme cela l'indique ça désigne un personnage qui va être froid et distant la plupart du temps et en même temps être adorable quand on arrive à faire tomber ses barrières (ce qui rends ses moments "chou" beaucoup plus intense par contraste avec le reste de sa personnalité)
 
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Réactions : Iphise et Nergüi
8 Octobre 2016
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@Akarui @Juayju C'est l'idée mais la tsundere (et c'est la où je hais ce type de perso) va aussi se montrer agressive et violente dès qu'elle a un pet de travers, et comme il est TRES facile de la contrarier vous imaginez bien... En bref, dans la vraie vie, c'est le genre de personne à éviter. Et ça m'arrivait d'être un peu comme ça parfois :sweatdrop:

@Akarui En fait ce que j'évoquais dans mon comm c'était pas un désir de revanche sur la vie (ou alors juste un tout petit peu en tant qu'ancien bouc émissaire d'à peu près tout le monde y compris deux enseignants et une parent d'élève) mais plus la fierté de m'en tenir à mes projets d'avenir que j'avais dès la maternelle "Quand je serais grande, je serais dessinatrice". Alors que dans pleins de cas, les gens hésitent, changent d'avis ou ont du mal à s'intéresser à un domaine en particulier. J'étais super fière de pas faire comme tout le monde. Et si mes propos peuvent paraître cruels c'est juste parce qu'à l'époque (et encore un peu aujourd'hui) je détestais tout le monde et designais tout mes camarades, mes profs et même les passants dans la rue par des noms et adjectifs insultants. C'était toujours "le groupe de blaireaux la bas", "le tocard à ma gauche", "la troupe de crétins qui me servent de camarades", "cette pouffiasse de prof de sport", "mon insipide voisin de table".... :sweatdrop: Sauf que bon, comme je souriais jamais, que je parlais jamais et que j'étais inexpressive de ouf, personne s'en rendait compte
 
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Réactions : EmmanuelleMerteuil

Iphise

Serdaigle écrivaine rêveuse
23 Avril 2020
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La Tour-de-peilz
@Bleu pastel par curiosité, c'est quoi une tsundere ? :lunette:
Sinon, pour rebondir sur une partie de ton message, j'sais pas...je vois dans l'idée de qui tu parles en évoquant les "populaires", et certain.e.s d'entre eux.elles font passer des mauvais quarts d'heure. Alors ouais, parfois tu te dis "ouais enfin en attendant moi j'vais réussir mes études" (mention spéciale pour les plus haineux "et je serai ton ou ta patron.ne"), comme une revanche sur ce que t'as subi (ou même pas en fait !) mais...y'a quelque chose qui me gêne quand même dans ce raisonnement. Parce que je pense aussi que ça dépend énormément du contexte social où dans lequel grandissent ces enfants populaires. Et de ce que j'ai pu noter, c'étaient souvent des jeunes qui avaient du mal à l'école, des difficultés familiales, entre autres...c'est des jeunes quoi, eux aussi ils se cherchent, comme nous toutes et tous à l'époque. Le collège c'est la grosse pression pour être accepté.e, et y'en a leur façon de faire c'est d'être grande gueule, de faire le ou la chaud.e, l'extravagant.e, l'adulte. Y'en a c'est pour attirer l'attention. Ils & elles se raccrochent aux codes de féminité et masculinité auxquels ils ont été biberonnés, avec la maladresse des adolescent.e.s qui avancent à tâtons. Alors ça ne justifie pas de martyriser d'autres jeunes, évidemment (cela étant dit, le harcèlement n'est pas nécessairement le fait des populaires...), mais je pense que ça serait intéressant aussi de regarder ça à la lumière du contexte social/de la reproduction sociale aussi. Tu ne connais pas leur vie, en fait, à ces gens-là ("tu" général). Et dans cette perspective, je trouve ça un peu cruel, le "moi au moins, je galère pas avec mon avenir". Parce qu'effectivement, y'en a qui font les chaud.e.s au collège, et en fait après ils & elles galèrent pour leur vie...pour moi c'est même pas une victoire en fait, c'est super nul pour ces personnes. C'est pas drôle du tout de pas réussir l'école.
Bref je sais pas si c'est très clair, là où je veux en venir...:sweatdrop:

Bref. Article extrêmement intéressant qui montre jusqu'où peut aller la quête d'identité et la recherche de validation. Quand j'y réfléchis, je me dis que c'est dommage qu'on n'ait pas plus d'adultes de confiance (qui bien souvent ne sont pas les parents), à qui on oserait vraiment tout dire, à qui on oserait tout demander, pour nous aider à nous construire, avoir du recul, et éviter de se retrouver dans ce genre de situation. Des sortes d'adulte-refuge. Bien souvent, on ne fait pas tellement confiance aux adultes (mêmes ceux là pour ça, type infirmier.ère/psy scolaire), ou on n'ose pas leur parler, et on se retrouve livré.e à soi-même, sans conseils dont on aurait pourtant tellement, tellement besoin. J'espère que ces madz arrivent/sont arrivées à se reconstruire et à regarder avec indulgence leur 'moi' de l'époque, et qu'elles sauront rester intègres à elles-mêmes à partir de maintenant :)
Tu as tout a fait raison sur le fait qu'on ne sait rien de la vie des populaires. C'est assez drôle quand j'y repense. De 9 à 14 ans j'étais dans le côté populaire puis de 14 à 17, le côté bouc émissaire.
Donc je dirais que je peux parler de l'expérience des harceleurs et des harcelés.
Malheureusement, quand j'étais "populaire" avec ma bande, on rackettait les plus jeune, on bastonnait d'autres bandes, on rentrait très tard de chez nous. Je ne sais pas pour une copine mais pour moi et mon ancienne meilleure amie, on essayait d'éviter le plus possible la maison. Moi avec une mère violente qui n'assume pas d'avoir eu des enfants et qui fait sa crise d'adolescence et elle qui a un père violent et strict avec une mère et un frère fou. On voulait grandir et devenir adulte très vite pour pouvoir partir de chez nous. Gagner notre vie pour avoir son appart et ne plus vivre avec les parents. On avait ce groupe que de fille parce que les autres groupes de racailles c'étaient que des mecs et ils étaient vraiment désagréable envers les filles. On voulait changer à notre façon la vision qu'ont ces mecs du quartier. Montrer qu'on pouvait se battre, qu'on n'avait pas peur, qu'on pouvait leur faire peur. Des petites amazones en puissance. On était si arrogante. XD Je pense qu'on voulait avoir du pouvoir là où dans la maison, on en avait pas. On voulait oublier nos souffrances. On était aussi jaloux des autres élèves qui avaient des vies de famille tranquille ou sympa.
Je dirais qu'avec Harry Potter, je change de drogue. A la place de me jeter dans les bagarres, j'entre dans les livres mais toujours pour oublier cette vie injuste et difficile.
Entrant en secondaire 14-17 ans, je suis passé a la barrière des marginaux. Je commençais a accepter que j'étais différente. (J'ai été diagnostiqué spectre autistique mais plus tard) Je sentais que j'étais différente mais je ne savais pas pourquoi et par quoi. En primaire, pour me faire accepter, j'essayais de ressembler a tout le monde mais ça me prenait tellement d'énergie. En secondaire, j'étais tellement fatiguée de ne pas être moi-même que j'ai tout laissé tomber. Poudlard m'a ouvert les yeux. XD S'habiller différemment que les autres filles, arrêter de parler comme les racailles ou les fashionistas, se plonger dans les livres, avoir de meilleurs notes, ça a attiré bien sur le regard des "populaires" des secondaires. Et je suis devenue leur harcelée. Moins de violence physique, plus de violence psychique. Menace de viol, menace de tabassage, devoir faire leur devoir en plus des miens, ils se moquaient de moi parce que je portais les vêtements a la mode de Tokyo mais en Suisse, c'est tellement nouveau que ca faisait bizarre. Elles se moquaient que je ne portais pas de string léopard, des jeans tailles basses hyper serré, des soutiens-gorges en dentelles flashy qui se voient en dessous de leur pull en laine taille XXL qui fait très "j'ai dormi avec le pull de mon copain", se moquer que je n'avais pas de copain et que je n'étais pas intéressée par les hommes (j'ai aussi appris plus tard que je suis asexuelle panromantique). Le secondaire, c'était un jungle. Et j'avais l'impression que chaque jour était une épreuve de Jumanji.
 

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