Le domaine de la compétition est quand même un monde relativement violent (hors exceptions). Ce qu'on demande des athlètes humains est très destructeur et de nombreux sacrifices sont exigés. Physiquement, mentalement. Le cheval est un athlète au même titre que l'homme, et autant l'humain peut prendre la décision de se faire souffrir au nom de la compétition, autant l'animal n'a pas son mot à dire.
Je crois que ça joue aussi beaucoup là-dessus. Mon ancienne coach a été très haute dans le domaine du monde western, dans le reining, et son corps est maintenant totalement détruit et abîmé par l'exigence du sport à haut niveau. Elle a la trentaine et est en retraite active (donne des cours, show encore mais plus de la même manière). Elle prend une dizaine de médicaments par jours pour passer la journée, suite aux douleurs et diverses destructions occasionnées par la pratique intensive.
Les chevaux sont pareils, la pratique intensive les détruits sur le long terme. Se pose donc un choix éthique, que je crois plus de femme ont du mal à faire.
Je crois qu'il y a un plus grand nombre de femmes qui ne veulent pas détruire la santé de leurs chevaux, et qui préfèrent privilégier le parcours à deux sur toute une vie, avec un cheval heureux et en bonne santé.
Car aussi, pour évoluer dans ce domaine, il faut changer de monture. On voit rarement un couple cheval / cavalière.ier pendant de longues années (ça arrive mais rare). Il faut changer en fonction de quand ton niveau dépasse celui de ton cheval, si il n'a plus les capacités, si il n'a pas la taille/l'âge/l'enregistrement requis ou si tu souhaites changer de discipline et que le cheval n'est pas adapté.
Tout ce que je dis c'est de mon vécu donc ça n'est qu'un témoignage, ce n'est pas une vérité absolue, mais je pense que cette disparité ne s'explique pas vraiment par le sexisme en pratique (mais si sans doute un peu au niveau des sponsors) car l'équitation est justement le sport où il n'y a pas vraiment de distinction, tout cavalier peut se mesurer de manière égale (granted ils ont les infrastructures, l'argent, et les moyens physiques / mentaux).
Je crois que c'est plutôt une manière d'éducation et de vision, donc le sexisme en amont.
Généralement, la femme va être plus éduquée sur l'empathie, la recherche du rapport à l'autre, le développement personnel. L'homme plus souvent éduqué sur le rapport de force, le fait de se prouver et de prouver aux autres les compétences.
Donc naturellement, sur le peu d'hommes qu'il y a dans le monde de l'équitation, beaucoup vont se tourner sur la compétition.
Et pour l'avoir vu de près, le monde de la compétition ce n'est pas doux et gentil.... Les pratiques pour arriver à des résultats peuvent être à vomir. Tout est caché, dissimulé, on prétend que c'est du passé mais ça reste très actuel, malgré les mesures prises (je sais qu'en western par exemple, après certaines épreuve on demande d'enlever l'équipement de tête, pour montrer que l'embouchure utilisée est correcte et qu'il n'y a pas des outils douloureux utilisés pour obtenir un plus gros effet. Mais rien ne prouve que ce que les gens utilisent à l'entraînement était bon. C'est pareil pour le saut, le dressage, le complet...).
Et en règle générale, cela rebute beaucoup de gens, surtout les femmes.
Les plus grands élans de colère, les tapes, les coups d'éperons violents, les dents explosées par le mors, j'ai vu ça majoritairement par des hommes (toute proportion gardée), mais je l'ai vu aussi chez des femmes. Tout le monde peut avoir des blessures d’orgueil, mais j'ai vu beaucoup plus de remise en question, de temps passé à s'occuper du cheval en dehors de la monte, de douceur et de moments à faire plaisir à l'animal de la part des cavalières que de la part des cavaliers.
Je crois que les cavalières (en général) aiment se tester et avoir des résultats, mais moins souvent au détriment du plaisir et de la relation avec l'animal. Là où le résultat et la fierté peut davantage compter chez le cavalier.
(Ce qui va donner des choses paradoxales, où chez certaines cavalières il va il y avoir une course à celles qui ont la plus belle relation avec leur cheval ahah, mais ça c'est un autre sujet et les dérives sont quand même moins problématiques que dans la compétition de haut niveau).
Exemple con, j'aime bien pendant la monte laisser le temps à mon cheval de respirer et de redescendre en pression pendant la monte. Il m'écoute plus après, et je le sens plus détendu et alerte. Ma coach n'aimait pas ça. Elle me disait que faire des doudouces pendant la monte ça allait lui donner de mauvaises habitudes et j'allais perdre des points en concours si il attendait sa récompense après un mouvement compliqué.
Oui c'est vrai, parfois il n'est pas tout droit et me regarde pour une carresse, donc je n'en fais pas, de compétition. Tout le monde n'est pas près à exiger la perfection d'un animal, d'autant plus quand l'animal à une sensibilité pareille...