Le problème est aussi que d'après Médiapart les jeunes ont subi des trucs à cause de ça.
Je cite un bout de l'article qui m'a rendu très triste :
"En cause : un scandale remontant à août 2018. Quelques jeunes de l’association partent, comme chaque année, pour un séjour à Briançon dans les Alpes avec le président Nicolas Noguier et Victoria Anta, alors bénévole au sein de l’association. À l’issue de ce séjour, Victoria Anta envoie des photos dans le groupe WhatsApp de la délégation parisienne, dont, par erreur, celle d’une ancienne jeune hébergée présente lors de cette excursion prenant la pose allongée, les seins apparents.
Les membres de l’antenne parisienne veulent alors des explications. « On n’a obtenu aucune réponse », se souvient la déléguée de Paris, Flore. D’après des messages consultés par Mediapart, plusieurs bénévoles se disent choqués et exigent une mise au point. La photo « était juste destinée au groupe qui est à Briançon en ce moment, et elle ne concerne que ce groupe. Encore une fois désolé pour cette erreur », se contente de répondre Victoria Anta.
La plupart des bénévoles demandent alors à la direction de la sanctionner. Mais le président refuse de réagir et finit même par promouvoir Victoria Anta, aujourd’hui déléguée de l’antenne d'Alfortville (94). « Victoria a même écrit une lettre avec 14 bénévoles accusant notre délégation parisienne de maltraiter les jeunes, poursuit Linda, la bénévole travailleuse sociale de l’époque à Paris. C’était évidemment pour se venger de notre réaction. On a alors préféré partir. »""
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Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Un mystérieux corbeau est allé jusqu’à envoyer un courrier anonyme aux administrateurs et à plusieurs délégués pour exiger une réaction. Dessus, un autre cliché de la même femme dénudée, en train de se faire toucher les seins par un autre jeune hébergé. Et un commentaire amusé sur « les soirées du Refuge ».
(j'ai enlevé la photo de l'article, parce que ça peut être choquant, on voit une jeune femme qui a la bouche ouverte (je sais pas si elle est surprise ou si elle crie ou si elle parle, avec un homme derrière elle les mains au niveau des seins)
« On a exigé des réponses au Conseil d’administration, mais Frédéric n’a rien voulu dire et a esquivé nos questions », explique un ex-administrateur qui regrette que Nicolas ait à la place mené « une véritable chasse aux sorcières » pour identifier l’auteur de ce courrier. « Je pense que la direction n’a pas réagi, car Nicolas faisait partie de ce séjour, ce qui est hallucinant », tente d’expliquer aujourd’hui une ancienne cadre toujours étonnée que des photos de ce genre puissent être envoyées dans une telle association"
"La plupart des anciens salariés ou bénévoles interrogés évoquent en effet un suivi parfois « problématique » et « dangereux des jeunes » avec des alertes récurrentes depuis huit ans. Ce sujet est ainsi régulièrement évoqué dans les lettres de démission que certains ont remis à la direction. « La fin de mon engagement me fait craindre des difficultés que vont rencontrer les jeunes à l’avenir sans personnel qualifié pour les accompagner », s’alarmait déjà par mail une ex-travailleuse sociale, le 21 octobre 2012. « Avant de partir, je demande une nouvelle fois à l’association Le Refuge, qui, quoi qu’elle veuille bien laisser entendre, a les moyens de le faire, de professionnaliser sa structure […]. Il serait irresponsable pour les jeunes de ne pas aller dans ce sens », renchérit la même année un délégué.
En 2015, c’est un salarié qui s’inquiète par mail de la création d’une antenne à Nice. Selon lui, des jeunes sont aiguillés vers cette structure alors qu’elle n’a pas encore été officiellement créée et que le profil du responsable suscite des inquiétudes. « En confiant des jeunes en détresse et en souffrance à des bénévoles que nous ne connaissons pas et que nous n’avons peu ou pas rencontrés, qui ne sont formés ni par Le Refuge ni par leurs connaissances professionnelles ou personnelles […], nous mettons en danger ces jeunes », écrit-il.
Plusieurs anciens travailleurs sociaux mettent en effet en cause l’accompagnement des jeunes avec une structure qui ne dispose que d’une vingtaine de salariés. « Je ne m’explique pas pourquoi avec l’argent qu’ils ont, le suivi ne s’améliore pas. L’accompagnement des jeunes n’est pas à la hauteur », regrette une travailleuse sociale qui a travaillé jusqu’en 2019."
"Un déficit de suivi aux conséquences parfois dramatiques. En novembre 2017, une jeune hébergée a été agressée sexuellement dans un appartement parisien du Refuge par des intrus. Elle a récemment témoigné publiquement sur les réseaux sociaux pour mettre en cause la fondation avant d’effacer ses messages. « J’ai vu ses tweets et, hélas, je ne peux que les confirmer », explique Marie*, travailleuse sociale qui était intervenue à l’époque des faits. Selon elle, « rien n’était prévu pour gérer une situation d’agression sexuelle : pas de formation, pas de protocole, ni de personne dédiée à solliciter ». « Les jeunes n’étaient pas suffisamment protégés », abonde-t-elle. « Aujourd’hui, comme je travaille dans une vraie structure de protection de l’enfance, je sais le mal qu’on a pu parfois faire aux jeunes à cause de la gouvernance et du manque de formation. On a pu empirer la situation de jeunes déjà en souffrance. On travaillait tellement sous tension et avec la peur permanente de recevoir des reproches de Nicolas ou Frédéric, qu’on pouvait délaisser leur prise en charge », poursuit-elle"