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28 personnes sont mortes au Maroc en fabriquant nos vêtements : nous devons changer les choses
- Initiateur de la discussion Anthony Vincent
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Merci beaucoup pour cet article très éclairant et les conseils données à la fin de l'article. Garder ses vêtements plus longtemps, les customiser pur leur donner une seconde vie, sont d'excellents conseils aussi d'un point de vue environmental. J'aime aussi le fait que l'article aborde le problème aussi dans sa dimension politique, et pas juste individuelle.
C'est très important de donner de la visibilité à ce genre de problématiques et au fait que non, ces femmes et ces hommes ne travaillent pas dans des conditions décentes et acceptables, et la dimension colonialiste que revêt le mode de pensée inverse. Encore récemment j'ai croisé quelqu'un qui m'a affirmé que nous autres Occidentaux on voyait ça comme de mauvaises conditions de travail, mais que pour ces populations c'est "bénéfique" car c'est mieux que de travailler dans les champs.
C'est très important de donner de la visibilité à ce genre de problématiques et au fait que non, ces femmes et ces hommes ne travaillent pas dans des conditions décentes et acceptables, et la dimension colonialiste que revêt le mode de pensée inverse. Encore récemment j'ai croisé quelqu'un qui m'a affirmé que nous autres Occidentaux on voyait ça comme de mauvaises conditions de travail, mais que pour ces populations c'est "bénéfique" car c'est mieux que de travailler dans les champs.
M
Membre supprimé 350151
Guest
J'aime sincèrement ce genre d'article bien travaillé et documenté, et je crois en avoir souvent vu de cet auteur donc un gros big up.
Je savais que la fast fashion était une aberration social et de traite humaine, mais je n'aurais pas cru que c'était le cas dans un pays comme le Maroc.. merci pour cet article du coup
Petite contradiction dans l'article néanmoins entre le fait de ne pas boycotter pour préserver des emplois, et la recommandation de consommer moins. Ce serait mieux qu'on bosse sur une transition mondiale pour la décroissance en limitant les effondrements économiques des pays qui produisent beaucoup de produits manufacturé, que de nous inciter à continuer de consommer comme avant en se contentant d'interpeller les marques en leur disant que c'est pas bien (de toute façon, si on se mettait à respecter nos normes de sécurité au travail et de condition de travail dans les pays où elles ne sont pas respectées, le prix ne serait clairement pas le même et nous serions obligé de revoir nos manières de consommer
)
Et du coup, on ne peut pas faire confiance aux certif, cool
Je trouve toujours aussi illogique d'avoir des lois en France/Europe, qui imposent des conditions de travail particulière (et normes environnementales) mais d'avoir le droit d'exporter des produits qui ne les respectent pas... Concurrence déloyale, et exploitation humaine. cette phrase est d'ailleurs révélatrice "Ces patrons feraient cela pour rester compétitif aux yeux des marques de plus en plus séduites par l’idée de produire pour peu cher en Turquie ou en Éthiopie. "
Le pire, c'est que plutôt que d'aller dans le sens d'améliorer les conditions de travail dans les autres pays, on en est plutôt à dégrader les nôtres pour "rester compétitifs"
(même problématique en agriculture)
Petite contradiction dans l'article néanmoins entre le fait de ne pas boycotter pour préserver des emplois, et la recommandation de consommer moins. Ce serait mieux qu'on bosse sur une transition mondiale pour la décroissance en limitant les effondrements économiques des pays qui produisent beaucoup de produits manufacturé, que de nous inciter à continuer de consommer comme avant en se contentant d'interpeller les marques en leur disant que c'est pas bien (de toute façon, si on se mettait à respecter nos normes de sécurité au travail et de condition de travail dans les pays où elles ne sont pas respectées, le prix ne serait clairement pas le même et nous serions obligé de revoir nos manières de consommer
)Et du coup, on ne peut pas faire confiance aux certif, cool
Je trouve toujours aussi illogique d'avoir des lois en France/Europe, qui imposent des conditions de travail particulière (et normes environnementales) mais d'avoir le droit d'exporter des produits qui ne les respectent pas... Concurrence déloyale, et exploitation humaine. cette phrase est d'ailleurs révélatrice "Ces patrons feraient cela pour rester compétitif aux yeux des marques de plus en plus séduites par l’idée de produire pour peu cher en Turquie ou en Éthiopie. "
Le pire, c'est que plutôt que d'aller dans le sens d'améliorer les conditions de travail dans les autres pays, on en est plutôt à dégrader les nôtres pour "rester compétitifs"
(même problématique en agriculture)
Merci pour cet article qui remet en lumière ce problème de l'exploitation notamment des Femmes dans des pays devenus des usines pour les pays industrialisés. Et je pense aussi et avant tout aux enfants qui continuent dans certains pays à trimer.
Je ferai juste 2 observations :
peut-être faudrait-il s'interroger sur nos modes de consommation et notamment cette idée de vouloir acheter le moins cher possible. Peut-être réfléchir à toute cette filière low-cost que nous avons laissée se développer pour que nous puissions accéder à toujours plus mais toujours moins cher.
Dans cette réflexion à mener, il faut s'interroger sur nos capacités à accepter d'acheter un peu plus cher et un peu plus proche de chez nous. Donc question de la relocalisation industrielle. Néanmoins, se pose la question des personnes en situation précaire, de pauvreté ou de fragilité socio-économique chez nous. Si nous concédons d'acheter plus cher et si nous travaillons pour réguler la filière du low-cost, ne va-t-on pas laisser un certain nombre de personnes à l'écart ?
Je donne un exemple concret: une mère de famille qui élève seule 2 enfants, payée le SMIC ou un peu plus (1300/1400 euros nets par mois) pourra-t-elle supporter ne serait-ce que 1 ou 2 ou 3 ou 4 ou 5 euros de plus sur une paire de jeans ou un manteau ou un jogging (très utile pour les cours d'EPS) à chaque achat de vêtements pour ses enfants ? Cela peut paraître dérisoire pour une partie mais pour certain.es c'est une réalité crue.
L'article parle d'une continuité du colonialisme et de ses effets pervers pour les Femmes racisées. Il oublie les enfants. Quid de la Chine qui n'est pas une ancienne colonie et qui elle-même se délocaliser chez les pays voisins plus faibles pour la production de vêtements car ses salarié.es commencent à devenir plus cher.es à payer ?
Je ferai juste 2 observations :
peut-être faudrait-il s'interroger sur nos modes de consommation et notamment cette idée de vouloir acheter le moins cher possible. Peut-être réfléchir à toute cette filière low-cost que nous avons laissée se développer pour que nous puissions accéder à toujours plus mais toujours moins cher.
Dans cette réflexion à mener, il faut s'interroger sur nos capacités à accepter d'acheter un peu plus cher et un peu plus proche de chez nous. Donc question de la relocalisation industrielle. Néanmoins, se pose la question des personnes en situation précaire, de pauvreté ou de fragilité socio-économique chez nous. Si nous concédons d'acheter plus cher et si nous travaillons pour réguler la filière du low-cost, ne va-t-on pas laisser un certain nombre de personnes à l'écart ?
Je donne un exemple concret: une mère de famille qui élève seule 2 enfants, payée le SMIC ou un peu plus (1300/1400 euros nets par mois) pourra-t-elle supporter ne serait-ce que 1 ou 2 ou 3 ou 4 ou 5 euros de plus sur une paire de jeans ou un manteau ou un jogging (très utile pour les cours d'EPS) à chaque achat de vêtements pour ses enfants ? Cela peut paraître dérisoire pour une partie mais pour certain.es c'est une réalité crue.
L'article parle d'une continuité du colonialisme et de ses effets pervers pour les Femmes racisées. Il oublie les enfants. Quid de la Chine qui n'est pas une ancienne colonie et qui elle-même se délocaliser chez les pays voisins plus faibles pour la production de vêtements car ses salarié.es commencent à devenir plus cher.es à payer ?
Quid de la Chine pour reprendre l'expression de @Melancia ?
Et quid de la Turquie que vous citez brièvement qui n'est pas une ancienne colonie mais qui a revu son processus industriel avec des normes abaissées siphonnant progressivement les industries textiles européennes notamment au Portugal et dans le Sud de l'Italie qui elles se conformaient aux règles européennes ?
Et quid de la Turquie que vous citez brièvement qui n'est pas une ancienne colonie mais qui a revu son processus industriel avec des normes abaissées siphonnant progressivement les industries textiles européennes notamment au Portugal et dans le Sud de l'Italie qui elles se conformaient aux règles européennes ?
Je ne pense pas que le fait que fait que cette exploitation de la main d'oeuvre dans des pays qui n'étaient pas d'anciennes colonies invalide totalement cet argument. La délocalisation dans les pays du Maghreb est une pratique courante parce qu'elle permet de disposer d'une main d'oeuvre francophone pour un salaire très bas. On peut regarder l'exemple parlant des plateformes téléphoniques. Le fait est que pour réduire leurs coûts, certaines entreprises jugent acceptables d'avoir recours à des sous-traitants (voire à délocaliser elles-mêmes leurs activités) et à employer des travailleurs dans des conditions indignes de la législation de leur pays. La colonisation n'est pas seulement l'appropriation d'un territoire, c'est aussi un système qui nie l'individu dans son humanité, qui le juge suffisamment inférieur pour être exploité par un autre individu qui se considère quant à lui supérieur.
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Pour ce qui est de la Turquie et de la Chine, le problème est différent puisque ce sont des pays dirigés par des gouvernements autoritaires qui ont pour volonté d'instaurer une dépendance des pays occidentaux vis-à-vis de leur industrie, avec derrière des problématiques idéologiques et géopolitiques complexes.
La Chine d'abord. Je rappelle au passage qu'elle est entourée d'anciens territoires colonisés, ce qui à mon avis a pu perpétré cette condescendance que l'on a vis-à-vis des "petits chinois" qui fabriquent nos smartphones. Mais surtout, la Chine est à l'heure actuelle toujours dirigée par un gouvernement communiste (même si ça semble contradictoire vu l'ultra-capitalisation qu'on y observe, mais enfin), ce qui signifie que leur industrie fait toujours l'objet d'une planification. L'objectif de leur gouvernement, c'est de devenir la première puissance économique du monde, et il est prêt à tout pour y parvenir, quitte à tuer à la tâche sa main d’œuvre. Ils ont même un slogan pour ça qui dit "Chine, 2022" parce qu'en 2022, la Chine devrait être première puissance économique du monde.
Pour la Turquie, le pays a déjà été le théâtre dans le passé une exploitation des populations les plus vulnérables (c'est même allé jusqu'au génocide). Je vois l'abaissement des normes comme répondant de la même logique que l'objectif chinois, à savoir instaurer une situation de dépendance des pays cette fois-ci européens vis-à-vis de l'industrie turque. Il y a peu que l'on voit arriver aussi massivement des produits manufacturés en Turquie et je pense que ce n'est pas étranger au fait qu'Erdogan aspire à faire de son pays une puissance qui supplante l'Europe qui passe son temps à lui faire la morale. En gros, pour moi, derrière l'aspect purement économique, il y a un enjeu idéologique assez inquiétant, Erdogan se positionnant de plus en plus comme le leader des puissances islamiques.
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