Voilà, c'est exactement ce que je vis en ce moment.
J'ai accouché il y a 4 mois d'un deuxième adorable petit garçon, et voici à peu près ce que j'ai vécu, pèle-mêle :
- accouchement physio suivi d'une bonne hémorragie,
- difficultés d'allaitement et 5 longs jours et nuits en maternité, sans possibilité que le père reste la nuit (covid oblige, mais aussi politique de l'établissement "pour que les mères se rendent compte qu'elles peuvent s'occuper de leur enfant seules") ;
- pleurs à la maternité, nuits ultra hachées, et quand j'ose me plaindre en pleurs aux puéricultrices de garde on me suggère de prendre des antidépresseurs ;
- retour à la maison chaotique, bordel partout, en mode survie à 4 (avec mon aîné de 2 ans et demi), je trouve à peine le temps de pisser, je me lave en 5 minutes chrono et quand je parviens à me laver les cheveux je n'ai pas le temps de les démêler ni d'en prendre un minimum soin, je bouffe mal et froid, je tire mon lait et trouve à peine le temps de laver les ustensiles ;
- bébé qui se réveille toutes les heures,
- séjour chez mes parents alors que mon conjoint a repris le travail, ma mère me suggère fortement de passer au biberon de lait artificiel, mon père gère les phases de colère et d'opposition de mon aîné mais pète souvent un plomb,
- mon allaitement maternel est accusé de "détruire la famille", toutes les colères et frustrations de chacun, dont les miennes, me retombent sur la gueule ;
- je mets plusieurs jours à me rendre compte que j'ai une infection gynéco (normal quand on passe sa journée assise à allaiter avec un périnée en vrac),
- dès que j'ose me plaindre, crier, râler, exprimer ma frustration, on me dit "tu as fait le choix d'allaiter, tu t'y tiens sans te plaindre ou tu passes au biberon",
-je trouve juste du temps, au bout d'un moment, pour marcher seule une demi heure par jour, pour "retonifier ma silhouette" (un mois et demi après l'accouchement, oui, merci les injonctions à revenir sur le marché de la bonne meuf)...
Ah oui, sans oublier la psy, dont le contact m'a été donné par la PMI, qui m'a demandé "si vous vouliez être quelque part, là, en ce moment, vous iriez où ?" "sur une île déserte, seule, sans mes enfants, ou à boire des bières en terrasse avec des amies"...
Elle m'a conseillé des antidépresseurs.