Cet exemple des tote bags illustre (comme beaucoup d'autres exemples, c'est loin d'être le seul objet qui s'accumule et prend la poussière dans les placards) une contradiction fondamentale de la société dans laquelle on vit: d'un côté, pour des raisons écologiques, il faudrait réduire notre consommation, utiliser d'abord ce qu'on a, réparer plutôt qu'acheter du neuf, etc... et de l'autre, notre système économique est conçu autour de la consommation, et tout est pensé pour que les gens continuent d'acheter (et de jeter ensuite) encore et toujours plus de produits. Même Madmoizelle n'y échappe pas à cette contradiction (et c'est toujours un peu étrange de voir un magazine à la fois parler d'écologie, et dépendre de la publicité pour vivre, faisant ainsi une sorte de grand écart entre deux buts opposés).
Et je ne suis pas tout à fait d'accord avec la conclusion, du coup, qui se limite à quelques changements individuels à l'impact très probablement faible (leur échelle étant à la fois minuscule, et leur action ne remettant pas grand-chose en question). Il va falloir faire plus que dire non aux tote bags. Je me dis que le plus important, au final, c'est de créer et d'encourager des systèmes économiques différents, fondés sur autre chose que la production à toute vitesse, la croissance infinie; quelque chose qui se concentrerait plus sur la réparation et l'entretien, peut-être.