@Camility Jane Je suis tout à fait d’accord avec le fait que, toute belle qu’elle soit, Emrata soit complètement légitime à se sentir et se montrer féministe ! Par contre, je ne vois pas en quoi cela nous empêche de poser un regard critique sur sa façon de procéder. En ce qui me concerne je cherchais à pointer la grosse contradiction dans le fait de poster une (des) photo(s) qui va (vont) susciter des complexes chez les femmes et de dire en légende à ces mêmes femmes « ne regardez pas, faites pas attention ! Vous êtes plus que des corps ! » (mais les hommes peuvent se rincer l’œil). En fait, ça me fait vraiment douter de ses réelles intentions : alors oui, peut-être desire-t-elle vraiment nous partager sa nouvelle prise de conscience féministe (et auquel cas, comme dit
@Esturgeon, c’est toujours ça de pris pour la diffusion des idées), d’autant plus que je déteste les procès d’intention aussi ; maaaaiiiis factuellement …. elle dit à la fin de son bouquin que le changement commence maintenant. Bah je regarde son business (son compte Instagram) et je vois zéro changement, perso. Du coup, tout est dans sa tête ? Mais à ce compte-là, quel est l’interêt de tout ça ? Juste elle a « pris en compte » les enjeux féministes, elle va y réfléchir éventuellement pour plus tard ? Ça c’est un truc que je comprends pas.
L’autre chose qui me dérange, c’est, comme ça a déjà été dit, l’utilisation du militantisme à des fins marketing ; en effet,
@Esturgeon l’a dit, ça montre la normalisation des idées féministes et ça c’est une belle avancée ! C’est même incroyable à quel point les choses ont changé en quelques années. Par contre, ça a des effets pervers quand la conviction n’y est pas derrière ; par exemple, je vois des confrères et des consœurs qui font la promotion de leurs businesses comme étant « safe » « inclusifs » etc (ils reprennent des éléments de langages militants) alors que, entendus de leurs bouches, ils ne mentionnent tout cela que parce que ça attire la clientèle jeune et en plus (et c’est plus dangereux), certain.es d’entre elleux qui utilisent ce langage sont en fait des « gros degueulasses » (je cite mes propres clientes). Donc le marketing militant peut devenir un leurre avec des effets assez dramatiques, d’autant que ses codes de communication sont hyper simples à utiliser par n’importe qui. Dans cette perspective, je me demande comment ce nouveau public féminin, qui va se mettre à suivre Emrata pour ses nouvelles convictions et ses messages bodypositive, va réceptionner son contenu, qui diffère quand même beaucoup des contenus militants féministes habituels ; et peut-être même qu’au bout du compte, toutes ces femmes qui ont suivi Emrata pour ses messages plein d’esprit de sororité vont se mettre à… complexer !