Merci beaucoup pour cet article. Ça me soulage pas mal qu'on mette en relation de façon bienveillante les risques de TCA et le végétarisme.
Je suis omnivore et je vois pas mal sur Twitter des végétarien‧nes qui ironisent sur les raisons supposément hypocrites invoquées par les omni/flexi pour continuer à manger de la viande.
Je n'ai jamais eu de diagnostic de TCA, mais je sens que depuis l'âge adulte, je suis souvent sur la tangente. J'ai un petit IMC de nature, pas de problème de santé spécifique, mais la façon dont je m'alimente est intimement liée à mon état moral et psychologique. Les périodes de tristesse, d'anxiété, de stress sont liées à de grandes pertes d'appétit, un dégoût de la bouffe, une inappétence à cuisiner et/ou à manger ce qu'on cuisine pour moi. J'arrive généralement à m'en sortir en suivant mon instinct, en mangeant "ce qui passe" y compris si c'est de la bouffe industrielle et/ou comportant de la viande (et ça peut très bien ne pas en être)
Connaissant cette tendance, je sais qu'il y a un vrai danger pour moi à intellectualiser mon rapport à la bouffe et à ma façon de cuisiner. Si je suis en phase down et qu'en plus je dois m'interdire les produits carnés, je risque d'être submergée par l'idée même de cette contrainte et de ne pas manger du tout.
Je pense qu'il est nécessaire de se pencher sur les questions d'éthique liées à notre alimentation, d'être très conscients des enjeux sociaux et de classe liés à la bouffe, MAIS d'arriver malgré tout à garder un rapport quotidien à la bouffe qui soit joyeux, intuitif et non restrictif
(et ça peut totalement passer par une alimentation végé-végane, j'espère que je ne donne pas le sentiment de dire l'inverse)