Je plussoie tout ce qui a déjà été dit. C'est vrai que le coup du "je ne vais pas m'abaisser à leur courir après" fait un peu tiquer aussi... Pour moi quand on tient vraiment à une personne, on cherche à résoudre les problèmes, peut importe qui est censé.e être en "tort" ou pas.
Ca me rappelle (un peu) ce que je vis avec mon frère depuis plusieurs années : très (très) bonne situation, beaucoup d'argent, beaucoup de boulot aussi, on n'a rien sans rien non plus...
Ben même si je l'adore et qu'il est plus du genre à apprécier ce que son argent lui permet de vivre comme expériences (voyages, sorties, etc...) que l'argent lui-même, nos opinions politiques (famille extrème gauche à la base, au lycée, mon frère tagguait des "Trotski is not dead" sur les murs de son bahut
) ont divergé, notre vision de la vie de manière générale aussi, je galère énormément à lui faire des cadeaux (qu'offrir à quelqu'un qui a tout ou peut se payer ce dont il a envie avec un budget 100 fois supérieur au mien ? C'est toujours un casse-tête pour trouver un truc sympa, rigolo, etc...), et comme il bosse beaucoup, c'est compliqué de se voir du coup...
On était hyper proches, mais tout ça a contribué à nous éloigner.
Tout simplement parce que nos univers et visions de la vie étant devenue assez différente, c'est plus compliqué de créer une connivence et d'échanger sereinement sur la vie en général.
Ce sont aussi les expériences communes qui crée des liens... ça devient compliqué quand on gravite dans des environnements à 10 000 bornes les uns des autres.
Une fois on s'est pris sévèrement la tête en parlant de gestion du personnel... Il est chef d'entreprise (5 salariées) et j'étais au chomage après mon burn-out, ça a viré en mode "si je recrute telle personne au détriment de l'image de mon entreprise, je vais perdre du chiffre d'affaire, rends-toi compte".... venant de quelqu'un qui a deux bagnoles de sport qui prennent la poussière dans son garage et des biens immobiliers locatifs à Paris, dit à une autre personne qui touche 600 balles par mois au chomage... On est en plein de la notion de décence justement.
Pourtant, mon burn out lui a justement fait revoir sa gestion de personnel, il est objectivement top avec ses salariées (qui ont plein d'avantages, cadeaux, sorties d'entreprise, prime d'intéressement, etc...)... mais c'est juste indécent de ME demander de comprendre sa situation jugée difficile, même si je suis très contente pour lui de sa réussite, ce n'est pas la question... qu'il cherche du soutien sur ce genre de problèmes auprès de ses amis blindés comme lui, pas auprès d'une chomeuse ex-smicarde...
Ca a cassé quelque chose entre nous, et depuis nous n'abordons plus ce genre de sujets, mais du coup, oui, une distance inévitable s'est creusée.