@LadyOscar En fait la dame n'a pas tout à fait tort mais je trouve qu'elle ne dit pas tout.
Le fait qu'il y ait des aliments à éviter ou à moins manger pour avoir une alimentation saine et éviter de grossir est un fait, et je ne suis pas d'accord avec elle pour dire que c'est un mythe. Par contre, elle a raison de dire que cette idée peut appuyer les troubles du comportements alimentaires, car la culpabilité de manger et le jugement moral que les personnes qui ont des TCA ont sur leur alimentation est réel. Mais elle oublie de dire que c'est parce que les gens qui ont des TCA ont des caractéristiques qui se surajoutent à ces croyances : ils ont une vision déformée de leur corps, une énooooorme peur de grossir, une intransigeance excessive, une culpabilité bien trop grande... En gros, ce n'est pas l'idée qu'il y ait des aliments à éviter le souci, c'est cette idée associée à d'autres croyances et fragilités. Donc pour ces gens, oui, rechercher un rapport apaisé à la nourriture et un lâcher-prise sur ce qu'il est bon de manger ou non est nécessaire. Mais chez les gens qui n'ont pas de TCA, cette idée de base n'est pas gênante à ce point, ils font avec cette contrainte.
Il faut aussi voir comment cette idée lui a été transmise. Si comme moi quand elle avait 16 ans on lui a dit que son poids était un problème monumental et que le fromage était à bannir, forcément que son rapport à l'alimentation a été niqué. Les aliments malsains ne doivent pas être un interdit absolu sous peine de devenir une personne répugnante.
J'ai l'exemple de deux copines en tête. Les deux sont ultra branchées nourriture saine et bio. Si je ramène des chips industrielles pour un apéro, y en a une qui se dit "lol, quelle horreur, mais c'est quand même vachement bon" et qui va en manger pour la seule fois de l'année sans souci, pourquoi pas manger une salade le lendemain parce que cet apéro lui aura donné mal au bide et qu'elle sait qu'il vaut mieux manger plus sain après un gros apport calorique et basta. Mon autre copine, qui a déjà fait de l'anorexie, elle va se dire aussi "quelle horreur", mais cette horreur va la hanter, elle va piocher une chips, deux, culpabiliser, avoir un plaisir bien trop immense, puis en repiocher dix, quinze, en être obsédée, rentrer chez elle en se sentant comme une merde, sauter son repas du lendemain et faire un footing de 1H pour se punir.
Et tout ça ça ne change pas qu'à la base cette chips c'est de la daube mais c'est juste que cette idée on peut la prendre différemment.
En fait le sujet du poids c'est tellement une donnée complexe que ça va être difficile de résumer les choses avec des généralités mais par contre je trouve qu'il y a des choses qu'il ne faut pas nier sous prétexte de vouloir bien faire pour les gens obèses, parce que c'est aussi participer d'une certaine manière au problème.