Je ne savais pas qu'en plus de rater le petit déjeuner j'étais midiluvore... Si jamais j'ai faim je me contenterai d'une tomate et un bout de Munster. Et ce depuis très jeune, bien avant ma sleeve pour ne pas être trop grosse.
Car dans la famille on est charpenté on va dire, mais le regard de mon père, qui me rabachait tout le temps "attention, freine toi, t'as déjà vu tes cuisses et tes hanches ? Tu veux pas le même bide que ta mère ! "
Mère qui avait eu 3 enfants, comme moi maintenant. Et je suis contente de ressembler, du moins physiquement à ma mère.
D'où l'ado boulotte de 14 à la bombasse anorexique de 15 ans. Et les années de yo-yo en alternance boulimie, anorexie, au ça va un peu mais pas le chien auquel tu donne discretos la bouffe sous la table quand tu peux pas faire autrement.
Ça m'a flinguée physique et mental.
Maintenant j'ai 44 ans et je m'accepte enfin avec selon les standards mes 15 kg de trop.
J'ai 3 enfants, une bénédiction quand on sais que les comportements alimentaires jouent sur les règles, et m'ont valu une ménopause précoce, mais je fais super gaffe à ma petite de 13 ans quand elle me dit qu'elle a pas faim ou qu'elle se jette sur les paquets de gâteaux 3 jours plus tard car je suis passée par là.
La semaine dernière quand elle a refusé les gâteaux d'apéro j'ai aimé la réponse de mon compagnon qui ne vit pas ici qui lui a dit :" Poulette, tu es belle comme tu es, comme ta maman est belle comme elle est, toutes les femmes sont belles. C'est pas 3 curly qui vont plus te faire rentrer dans ton jean préféré, et si Mathis t'aime, il t'aimera avec des kilos en plus, et comme tu regardes les marseillais tu vois bien que les mecs aiment les bonnes grosses fesses ".
J'ai trouvé ça mignon, et je suis sûre qu'il aurait adapté si trop skinny ou obèse.
Je sais que le regard des autres est ignoble à supporter, je n'ose toujours pas manger en public, alors que limite chuis en hypoglycémie mais comme je suis grosse ça va ricaner derrière. Alors que genre mon dernier repas remonte à 36 heures, alors que quelqu'un de mince qui prend un triple tacos t'as envie de lui offrir les frites et 2 coca. Mais même si y'a du boulot à faire, essayons déjà de nous accepter nous avant de penser aux autres. Pas facile je le conçois.
C'était le petit mot de la fin, des fois Hors sujet, et merci d'être arrivées jusque là.