@Pipistrelle. Sauf que la stratégie de Modi montrée dans le documentaire d'ARTE sur lui (je suppose que c'est à cela que tu fais référence avec l'exemple du Yoga) est une forme de réappropriation de l'appropriation culturelle pour des fins politiques.
Les premières fois que le Yoga a été sorti du territoire et utilisé par les occidentaux datent des années 50 et 60 (Theos Bernard avec son bouquin et Richard Hittleman qui en a fait un sport non-religieux ultra fashion à travers les US). Comme je le disais, il y a eu une appropriation culturelle à partir des fameuses années hippies; l'Inde était le territoire de l'exotisme et a fourni tout ce qui entoure les ambiances hippies occidentales (la drogue - c'est l'un des plus gros producteurs-, le sexe libre -ohlalala le kama sutra-, l'ésotérisme allègrement puisé dans la religion hindoue, etc...). L'Inde était the place to be !
Jusqu'à l'arrivée sur la scène politique de Modi (donc le début des années 2010), le yoga était totalement approprié par les occidentaux et, de mon point de vue, c'est toujours le cas. Mais Modi est un excellent communicant et un très bon manipulateur des masses, et dans sa stratégie politique, il s'est dit que quitte à ce que le yoga soit fashion, autant que ce soit un indien qui capitalise dessus et en tire un soft-power.
Aujourd'hui, il manipule les masses grâce à ça et tant d'autres choses mais ça se restreint surtout à l'Inde (les excréments de vache aussi ont été annoncés comme guérissant le covid puisque son objectif est d'avoir un "territoire pur" et 100% hindou).
Bref, pour moi, après une longue période d'appropriation culturelle (qui a toujours lieu), les dirigeants indiens tentent de
reprendre le monopole dessus (pour leur agenda politique surtout) mais cela est une stratégie
moderne, pas du tout quelque chose de mis en place depuis des décennies.
D'autant que l'Inde a été très longtemps repliée sur elle-même (effets de l'indépendance de 1947) et que les années 60/70/80 sont les plus troubles du pays, donc pas du tout tournées vers une tentative de "séduction" de l'occident en dévoyant sa culture