Expérience personnelle mais mon partenaire pensait qu'il aurait des enfants, parce que ça semblait aller de soi, avant que la question se pose réellement, c'est-à-dire avec moi. Ce que je veux dire par là, j'ai le sentiment que les hommes, généralement, s'interrogent moins à propos de la question de la parentalité que les femmes. C'est à mon adolescence que j'ai commencé à y réfléchir - aujourd'hui je sais que je n'en veux pas, mais pour moi ça a été un processus de réflexion d'une quinzaine d'années et même si je n'ai jamais été dans une phase où la maternité me semblait indispensable à mon bonheur, pendant longtemps j'ai été ce qu'on appelle une fencesitter. Évidemment, mon partenaire n'est pas représentatif, mais lors de discussions avec des amis proches, je me suis rendue compte que pour eux ce n'était pas un sujet de préoccupation. Beaucoup, selon mon expérience, n'y pensent même pas et m'ont fait observer qu'ils n'y avaient jamais vraiment réfléchi lors de nos discussions.
Je pense que la pression sociétale qu'ont les femmes, l'impact de la grossesse, les inégalités autour de la répartition des tâches dans la parentalité font qu'à mon avis que ça devient un sujet bien plus concret plus rapidement pour les femmes. C'est aussi lié au fait que dès un très jeune âge, on s'attend à ce qu'une fille se mette en couple pour enfin remplir le rôle qu'on veut leur attribuer. Les garçons, on leur fout la paix. Et évidemment, il y a la question de l'horloge biologique. Donc à mon avis, paradoxalement, on fait beaucoup moins chier les hommes par rapport à la parentalité, mais comme ils bénéficient plus du système social dans lequel on vit, ils plus intérêt à vouloir le reproduire sans se poser trop de question dessus. On nous vend le bonheur familial en permanence donc ce n'est pas très surprenant. En plus, au niveau de la représentation, les femmes sont bien plus souvent représentées dans notre culture populaire comme débordées par la maternité, alors que les représentations de la paternité sont bien plus idyllique. L'homme rentre à la maison du travail et ses enfants lui sautent au coup etc. Un ex m'avait dit qu'il s'imaginait jouer au foot avec son enfant, mais ne semblait pas du tout conscient que cet aspect de la parentalité ne représente qu'un maigre pourcentage de celle-ci. Et en plus, il faudrait que l'enfant en question s'intéresse au foot!
Donc ça m'étonne pas que plus de femmes que d'hommes disent ne pas vouloir d'enfant, même si je ne pense pas que ça veut dire qu'elles sont plus CF que les hommes, c'est juste que la réflexion sur le sujet est probablement moins développé chez les hommes pour toutes les raisons que je viens de citer. D'ailleurs, on attend souvent des femmes de pousser leur partenaire de s'engager dans le chemin de la parentalité, parc qu'encore une fois cette charge est dévolue à la femme. Disclaimer: je ne dis pas qu'aucun homme n'y réfléchit ou qu'aucun homme ne va lancer le sujet avec leur partenaire, c'est juste qu'ils y sont moins poussés.