Un des problèmes, c'est que les choix d'orientation ne sont pas des choix parfaits et rationnels en fonction d'un marché parfaitement lisible.
En milieu de seconde, on choisit une spécialité en fonction des profs qu'on a eus et du feeling avec la matière, en fonction de l'avancement ou non du processus de rebellion envers les parents à l'oeuvre quand on a 15 piges, en fonction de ce que les profs projettent sur nous, en fonction de si nos parents connaissent bien les rouages du système educatif ou non et (merci la reforme!) en fonction de ce qui est disponible dans le lycée ou on est déjà.
2e élément, depuis l'autonomie des universités (merci Mme Pecresse et M. Sarkozy !) Le financement des facs repose de moins en moins sur les dotations de l'état. Les facs sont encouragées à trouver de la thune ailleurs. Si c'est plutôt aisé pour les filières en sciences et techno, en business et management, etc , pour toutes les matières litteraires ça n'est pas trop le cas, ni pour la formation des profs, par exemple. Donc les facs investissent moins dans ces filières qui sont moins rentables. Et guess what ? Ce sont des choix d'orientation où les femmes sont majoritaires.
Donc oui, pour moi le financement des etudes superieures est très genré.
Oui, il faut se battre pour que les femmes accèdent aux etudes scientifiques (la reforme Blanquer du lycée nous a fait regresser de 30 ans en terme d'égalité face aux mathématiques !) Mais il faut aussi se battre pour une rehabilitation des filieres litteraires, artistiques, en sciences humaines et sociales, afin que ces filières soient financées dignement et que les parents n'aient pas peur d'y envoyer leur enfants.