Quand je lis que les petits garçons ont plus d'argent de poche que les petites filles et que c'est ça qui détermine notre rapport à l'argent à l'âge adulte, j'ai l'impression de ne pas avoir été élevée comme une fille : argent de poche réclamé - et obtenu - à 12 ans, et éducation équitable, avec une famille où une maman "ministre des finances" donnait son argent de poche au papa pour la semaine.
Je suis sidérée devant le manque d'éducation financière (et juridique) de certain/es.
Le compte commun, s'arrêter pour élever les enfants, genrer les dépenses, c'est pratique et c'est romantique, certes, mais effectivement, c'est comme ça que l'on crée un déséquilibre financier entre des personnes qui partagent pourtant tout.
Pour se permettre çà, les filles, il faut être mariée, parce que le code civil dit que tout appartient au couple, à la "communauté", et qu'en cas de séparation, il y a forcément divorce. En cas de divorce, si le mariage n'est pas sous le régime de la séparation de biens, c'est un partage équitable, à 50/50, pas "j'ai acheté la voiture, je la garde". Il peut même y avoir, en plus de la pension alimentaire pour élever nos chérubins, une prestation compensatoire, pour compenser, justement, la différence de situation financière après.
Si on n'est pas mariés (ca a été mon cas longtemps), on tient ses comptes : perso et communs. On prend en charge les dépenses au prorata de ce qu'on gagne, comme les gens mariés. Pas de "il gagne deux fois plus que moi, mais je tiens à payer la moitié des courses quand même" : non, au prorata, on vous dit, les miss. Et on ne sacrifie pas sa carrière, sa retraite - ses sous - pour les beaux yeux de notre compagnon : il le ferait, lui ?
Ce n'est pas très romantique tout ça, ces histoires de mariages, de comptes à tenir, mais se retrouver larguée pour une jeunesse après 20 ans de mariage et 4 enfants comme c'est arrivé à une voisine quand j'étais gamine, ce n'est pas romantique non plus.
L'argent ne fait pas le bonheur, certes, "mais il permet de choisir sa misère", comme le dit ma petite maman. A nous de savoir faire les bons choix.