@Devinette Pour Eric Verdier typiquement, il y a un harceleur pervers que l'on ne voit pas. Il ne fait rien face aux autres, il est très dur à repérer, il est caché dans le groupe des normopathes. Les normopathes c'est le groupe qui aime la norme et qui comprennent pourquoi la victime est harcelée ("c'est vrai que son rire est bizarre, qu'elle ne sent pas bon, qu'elle pose des question débiles, elle pourrait faire attention à rire mieux, à mettre du déo, à réfléchir avant de parler").
Ces normopathes c'est quasi tout le monde et c'est contre eux que la victime est le plus en colère car ils ne font rien et ça c'est finalement le plus blessant.
Et il y a un troisième groupe chez les normopathes qui est salutaire, ce sont les rebelles et les compatissants. Ils vont pouvoir aller vers la victime (en cachette du groupe ou non) pour lui montrer son soutien.
Cette conférence m'avait pas mal retournée car je suis clairement une normopathe et c'est dur de s'en extraire.
Il y a eu un Grand Bien Vous Fasse cette semaine là-dessus, et pareil pour ceux qui étaient interviewé, les emmerdeurs ne sont pas forcément des harceleurs, ils aiment emmerder mais c'est le groupe qui est responsable du harcèlement et qui fait que l'emmerdement devient du harcèlement.
Ils disaient aussi que sur le long terme, ce sont finalement les harceleurs qui sont les plus en dangers: ils ne développent pas leur neurones miroir qui permettent l'empathie, ce qui à l'âge adulte va mener à des conduites à risques, de la violence, de la mise en danger d'autrui. A court terme ce sont maintenant des enfants qui risquent l'exclusion, donc des scolarités hachées, des stéréotypes qui leur colleront à la peau dans leurs futurs établissement.
Ils conseillaient aux parents d'être très vigilant quand on leur dit que leur enfant harcèle car il faut qu'ils développent leurs neurones miroir.
Ils disaient que finalement les harcelés (de manière générale) s'en sortait mieux que les harceleurs (toujours de manière générale).
Donc encore une sortie médiatique pour rien, les solutions sont là, les spécialistes sont là, les formations sont là, les protocoles sont là, les séances en groupe accompagnées pour discuter empathie sont là, tout ce qui manque ce sont les moyens pour payer tout ce monde à former les élèves et les aider à réfléchir sur la question.
L'exclusion ça doit quand même rester le dernier recours et surtout rien ne dit que la harcèlement va prendre fin car le groupe restera en place avec ses automatismes bien ancrés. Un autre harceleur peut tout à fait prendre le relais.
Et puis c'est toujours pareil, on éduque par la peur de la sanction et pas par construction de l'empathie. Si un harceleur n'harcèle plus par peur des représailles c'est cool pour la victime, mais il ne deviendra pas empathique pour autant, or ça doit aussi être traité si on veut que cet enfant devienne une chouette personne et pas un connard.