Orietur;1421142 a dit :
Cela dit, je crois que l'édition est tout de même vraiment en train de crever (chaque foyer français achète deux livres par an, je n'en croyais pas mes yeux quand j'ai lu ça), alors oui, j'imagine que le salut est dans le marketing à la con et le renouvellement des supports (un peu comme ce que l'industrie du disque n'a pas su faire, somme toute).
Alors deux trucs :
1/ pour avoir eu la chance de toucher du doigt le fonctionnement de cette "industrie" (excusez le terme) et par la même occasion, de côtoyer des auteurs venant d'éditeurs divers et variés, laissez-moi vous dire : d'un pur point de vue de chef d'entreprise, c'est un bizness de foutraques total.
Approximation de gestion, incapacité à gérer correctement des stocks (mon bouquin a été
tous les ans en rupture au moment de Noël), degré zéro de la promo, incapacité à investir quelques euros pour espérer vendre pour plus d'euros, inventivité nulle pour créer du sens autour de leurs "produits" (re-excusez - et pourtant sur Futur Papa, y'avait matière à)... j'ai à peu près tout connu.
Et comme en plus, ils ne daignent pas payer les droits des auteurs dont le bouquin marche à peu près (tapez timée éditions dans Google, vous tomberez sur mon blog perso), je ne vois pas bien où il est possible de créer de la valeur dans cette chaine.
Le pire de tout ? C'est que je ne suis pas du tout le seul à subir ce genre de traitements.
2/ partant de ce constat-là, je me dis que le "business" de l'édition pourra se développer en France à partir du moment où, comme aux US, le marché des "agents littéraires" se sera développé.
Effectivement, ils transformeront l'industrie du livre en véritable business, mais au moins, ils tireront peut-être tout le monde vers le haut : en défendant les intérêts des auteurs, ils inciteront les éditeurs à investir dans des tirages corrects, de la promo décente etc...
Par ex, actuellement, pour atteindre le point mort sur le livre d'un auteur dont je ne citerai pas le nom, son éditeur devait en vendre environ 1500... chiffre qu'il a atteint en quelques semaines. Pourquoi prendrait-il davantage de risques à partir de ce moment-là ? Résultat, son bouquin a été en quasi-rupture permanente, l'éditeur étant trop frileux pour en réimprimer derrière (et réinvestir de l'argent dans l'impression).