La droite attaquée sur le terrain de la morale. Pour Vincent Drezet, ce versement illustre surtout le caractère "injuste" du bouclier fiscal et de la politique économique de Nicolas Sarkozy. Le politologue et juriste Olivier Duhamel, vendredi matin, sur France Inter, estimait que "le problème n'est pas la légalité de la mesure ou l'honnêteté d'Eric Woerth. Il y a des choses qu'on a le droit de faire, mais qu'on ne fait pas, parce qu'on respecte des règles, des principes, qui ne relèvent pas spécifiquement du droit".
Un problème que pointait, jeudi, dans Le Monde (accès payant), le professeur en sciences politiques Yves Mény, pour qui une partie du problème repose sur la difficulté à reconnaître l'existence d'un conflit d'intérêts : "Sans supposer des pratiques condamnables, il y avait pour Eric Woerth, dans cette affaire, la possibilité de deux conflits d'intérêts. Parce qu'il était trésorier de l'UMP tout en étant ministre du budget et parce que sa femme gérait la fortune d'une des principales contribuables du pays", expliquait-il. "Un homme politique ne doit pas se retrouver dans une situation qui prête à soupçons."
Pour le porte-parole du PS, Benoît Hamon, ce versement démontre, "s'il en était encore besoin, l'injustice et l'absurdité du bouclier fiscal", qui illustre, ironise-t-il, "l'ampleur de la moralisation du capitalisme entreprise par Nicolas Sarkozy".