Quelque part, égoïstement, c'est rassurant de lire cet article. Bien que le fait que ces situations se répandent de plus en plus, c'est tout sauf rassurant, et ça en dit long sur notre superbe société...
Je connais cela depuis 14 mois maintenant. C'est long...
J'ai terminé mes études juillet 2012. Une formation professionnalisante, éducatrice spécialisée, en Belgique, après avoir passé quelques années à la fac pour d'autres concours. Ah la France et ses concours, payants, chers... J'ai bossé et je l'ai eu ma véritable indépendance, pendant deux bonnes années. Ah oui j'ai bossé, et j'ai fini par foirer la L3 et mes concours. Trop c'est trop. Alors mes parents ont sacrifié et financé mes études, pendant que je bossais chaque petites vacances. Diplôme en poche, je reviens chez mes parents pour quelques mois, 4, 5, pas plus. Sauf que... pas de vrais boulots : des petits CDD, des temps partiels.
Je me résouds : CDI à temps partiel. Un boulot qui me plaît. Et puis, merde, c'est un CDI, c'est déjà bien. Sauf que... je ne gagne pas assez pour vivre seule ! Si je me rapproche du boulot : loyer exhorbitant (frontière luxembourgeoise, youhou, alors que je bosse en France), et en restant dans ma ville, et ben douille le gazoil... Bref.
Tanguy au féminin, alors que je bosse. Cherchez l'erreur. Vive notre époque. Vive ma génération (bien sacrifiée, non?)
Merci tout de même, à mes parents, qui me supportent dans tous les sens du terme. Car la honte, la sensation d'échec, ça vous rend pas toujours guillerette et jouasse !
Alors, à 27 ans, vive la colocation, qui me permet de partir. Et de vivre avec moins de 10 euros par jour (hors loyer, facture et essence).
Voilà, pour un petit témoignage.