Hello !
Juste une précision, parce que j'ai l'impression qu'il y a confusion :
La parité, c'est pour les instances décisionnaires où les personnes sont nommées sur la base de leurs compétences ; une règle qui devrait normalement permettre naturellement la parité, puisque la compétence n'est pas liée au sexe (ou alors, j'ai raté une étape !
)
Or il se trouve que dans les faits, les hommes se partagent le pouvoir, arguant trop souvent "qu'il n'y a pas le vivier" et/ou que "les femmes ne sont pas encore prêtes".
Et comme
ça suffit maintenant de considérer que les femmes sont par nature incompétentes (alors que les hommes semblent par nature compétent, puisqu'on va les solliciter !), la loi va imposer un objectif de parité.
Je suis d'accord, il faudrait que ça se fasse naturellement. Le problème est que les personnes qui ont le pouvoir se recrutent entre elles... et ça commence à bien faire.
Pour ce qui est
des entreprises, on ne parle PAS de parité, mais d'égalité professionnelle ! Bien évidemment, les compétences doivent primer, toujours, et ça reste le cas. Mais là encore, on demande aux entreprises de
favoriser la mixité : ça vaut pour les secteurs très féminins comme pour les secteurs très masculins. Et ça consiste principalement à mettre en place un recrutement et un avancement de carrière non discriminatoire, et à assurer une égalité de salaires à postes et compétences égales.
Ça passe aussi par une organisation des temps de travail non discriminatoire : ne pas, par exemple, accepter que tes employées femmes prennent leur mercredi ("pour leurs enfants"), mais refuser que des collaborateurs masculins le demandent ("bah alors ? C'est pas ta femme qui s'occupe des gosses ?" - oui, c'est très sérieux).
Bref, i
l ne s'agit pas du tout de forcer les entreprises à recruter à 50% des femmes / des hommes, ni pour les conseils du pouvoir exécutif local de nommer des femmes parce que ce sont des femmes.
ça consiste à
nommer des femmes parce qu'elles ont été élues, et qu'être femme n'est pas une compétence ni une incompétence (et il faudrait VRAIMENT arrêter de présumer que c'est une incompétence.)
ça consiste, pour les entreprises, à arrêter de placardiser les femmes "parce qu'elles risquent de partir en congé maternité" ou "parce qu'elles ont des enfants". (genre, les hommes n'ont jamais d'enfants. Les pères, c'est une légende urbaine !
)
Après, sur le fait que ce soit humiliant d'avoir besoin de forcer la main pour qu'on arrête de discriminer les femmes, je vous rejoins complètement.
Mais je citerais Anne Lauvergeon, que j'avais vue en conférence sur les droits des femmes, justement. Elle disait (je paraphrase) :
oui c'est humiliant, qu'on soit obligé de passer par des quotas (qu'elle avait mis en place chez Areva pour promouvoir des ingénieurEs). Oui, c'est honteux.
Mais quand en France, en 2010, il faut ENCORE passer par des quotas pour que les femmes accèdent aux responsabilités, la honte n'est plus sur nous.
Je plussoie !