J'ai beaucoup aimé l'article
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J'ai haï la terre sur laquelle j'ai grandi pendant mon adolescence. Je détestais profondément la Picardie avec sa pluie, son ciel qui semble être à 4m du sol tant il est chargé, les rafales de vent, l'accent (on ne parle pas assez de l'accent Picard), l'odeur de l'usine à betterave... Mais il y a deux choses qui ont toujours trouvé grâce à mes yeux : la forêt et les cathédrales.
Petite j'aimais assez. Je ne savais pas qu'il y avait tant d'écoles où on pouvait jouer avec les pneus ! Pour ma part je me rappellerai toujours des choses suivantes :
- entendre les chiens qui aboient le soir.
- les rassemblements de chasseur sur la place du village.
- la GROSSE TEUF quand c'était la fête au village.
- marcher dans les bouses.
- les orties (forcément) et les mûres que je mangeais à en être écoeurée. D'ailleurs ces fruits poussent sur des buissons de Satan entre les épines et les énormes araignées qui s'y cachaient.
- le bruit des tondeuses les premiers jours de beau temps et l'odeur d'herbe coupée partout dans le village, mon odeur préférée à tout jamais.
- jouer avec les moutons ou les vaches, les poules...
- l'ennui.
- la similarité des fringues dans la cour du collège. Forcément, puisqu'on s'habillait tous dans les mêmes boutiques de la petite ville la plus proche.
- le Brrrrrmmmmbrbrbrbbmmmmmmouuuuuuummmmmmouuuuuuummmmmm des mobylettes des kékés du village qui s'amusaient à faire le tour de la place ou du pâté de maison tout l'après-midis.
- les énormes bouquets de fleurs que je ramenais de mes ballades au printemps.
- l'arrivée au lycée où se retrouvaient tous les ados issus de tous les petits villages du coin et donc la découverte de bleds dont je n'avais jamais soupçonné l'existence.
- les problèmes de réseau (en 2003 ça servait assez rarement d'avoir un portable en Picardie. En 2014 on peut s'en servir un peu plus souvent mais toujours pas partout).
- les potées improbables que j'inventais avec ce que je trouvais dans le jardin/forêt/pré quand je jouais à faire la cuisine.
- et vraiment, la forêt, elle me manque tellement. La voir changer toute l'année, y aller pour cueillir des champignons, des fleurs, espérer voir des animaux, m'y perdre...
- la consécration à l'obtention du permis de conduire car ça voulait dire qu'enfin on allait pouvoir rendre visite aux potes sans avoir à demander aux parents de jouer au taxi.
Je vais pas continuer la liste sinon je n'arrêterais jamais. J'ai toujours voulu vivre en ville, le silence le soir me déprimait et puis j'ai toujours été frustrée de ne pas avoir d'endroits où sortir en bas de chez moi, de ne rien avoir à regarder d'autre que les poules depuis ma fenêtre. Et franchement j'en profite, j'adore la vie en ville. Mais la cambrousse c'était bien aussi, je me sens de plus en plus nostalgique avec le temps.