@_selavy
Je ne comprends pas trop ton problème mais je vais essayer d'y répondre ahah. Désolée si je suis à côté.
Alors, disons qu'en temps qu'apprentie raconteuse d'histoires moi-même, j'ai tendance à appréhender la fiction en terme de mécanismes et de motifs et entre les personnages de différentes fictions je vois tout de suite des similitudes car je les perçois comme des représentations limitées dans leur existence et leurs caractéristiques à un espace de fiction.
Au début de l'article, il y a une définition de la MPDG :
"Bref, la Manic Pixie Dream Girl est devenu le terme pop pour parler de toutes ces filles pleines de joie de vivre, légèrement délurées, un peu mélancoliques, tendrement excentriques qui aiment écouter des groupes alternatifs en chantant à tue-têtes les oreilles cachées par leurs gros écouteurs.
Toutes ces filles avec des hobbys qui semblent étranges au commun des mortels. Toutes ces filles indifférentes à la pression sociale et au qu’en-dira-t-on. Toutes ces filles qui refusent toute forme de cynisme préférant l’idéalisme et l’optimisme."
A part le "groupe alternatif" qu'on retrouve difficilement dans Luna Lovegood par ex et les différents équilibres entre mélancolie et joie de vivre... tous les personnages cités correspondent à cette description.
Sauf que l'essence de la MPDG et ce qui pose problème à Anita Sarkeesian (et à bibi par la même occasion) c'est que la MPDG existe par et pour les hommes. Leur seul but dans la fiction où elles apparaissent et de redonner la joie de vivre à un gus, de l'inspirer, d'être sa muse.
Or, les personnages que je cite, parce qu'on adopte leur point de vue et parce qu'elles vivent autre chose qu'une comédie romantique (dans laquelle les MPDG font légion), dépassent le cliché de la MPDG auquel on peut les assimiler.
Après évidemment, si on appréhende la fiction d'une façon plus personnelle, en identifiant par exemple, les personnages à de vrais individus et non à des représentations limitées, on peut dire, par exemple, de la MPDG jouée par Kirsten Dunst dans Elizabethtown : "dans le film elle tourne autour d'un gus mais c'est évident qu'elle est autre chose"... Sauf qu'un personnage n'existe que dans un film et que le rôle qu'il tient dans le film a des répercussions sur notre vision des choses et nos attentes dans la vraie vie etc.
(J'avais eu ce problème quand j'ai critiqué Elsa dans Frozen qui se libère et se délivre en secouant son popotin pour la caméra avec une jolie démonstration de Male Gaze. On m'avait sorti : "Non mais Elsa s'éclate, donc oui, elle est libérée délivrée".
Peut-être qu'elle s'éclate... mais au bénéfice de qui ? Du mec qui regarde et qui en sortant du cinéma n'aura retenu que ça du film : "elle est sexy Elsa")
Les filles qui ressemblent aux MPDG dans la vraie vie ne sont évidemment PAS des MPDG parce que nous ne sommes pas des personnages. Donc ton amie n'en est pas une même si, si quelqu'un écrivait une comédie romantique avec un personnage inspiré par elle dont l'existence ne tournerait qu'autour d'un homme, là, le personnage en serait une.
Voilà.