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Van Kasteel À vrai dire il y a méprise puisque Bertrand Bonello a été le premier a choisir Yves Saint Laurent comme sujet, mais c'est parce qu'il n'en avait pas informé Pierre Bergé que sa sortie a été repoussé. Je partage cependant tes interrogations quant à ce phénomène de doublons qui me semble peu judicieux. Dans ce cas précis je crois de toute façon qu'à l'origine les deux films ne s'adressent pas au même public. Personnellement quand j'ai eu vent de ces projets je savais pertinemment que celui de Bonello serait seul susceptible de m'intéresser. Alors pour le grand public cela ne paraîtra sûrement qu'une redondance, et le spectateur lambda restera probablement persuadé que "le meilleur c'est Pierre Niney", mais je ne crois de toute façon pas que la préoccupation principale de Bonello soit le succès commercial. Son film trouvera assurément son public, bien que sans doute plus restreint : un public qui s'intéresse à la sélection du Festival de Cannes, un public friand de films d'auteurs, un public qui suit sa filmographie particulièrement, etc. Je ne pense donc pas que cela aura ici une incidence spécifique, contrairement peut-être au cas de
La guerre des boutons que tu évoques, étant donné que les deux films n'étaient pas éloignés de façon aussi radicale artistiquement. Au sujet des biopics en général j'en suis autant lassée que toi. Comme je l'avais déjà dit sous un précédent article, c'est un genre que je redoute car il me semble être celui de prédilection des réalisateurs n'ayant pas la moindre chose à dire et/ou peu de brio pour la dire. C'est aisé puisqu'il suffit de tout miser sur la reconstitution, en s'appuyant surtout sur la performance d'acteurs mais aussi sur les décors et les costumes, la narration étant toute donnée. Ici Bonello ne se contente pas de dérouler la vie de son sujet, en ce sens ce n'est pas comme il le dit lui-même un biopic à proprement parler. Il semble avoir un propos, une démarche, qui rejoint le principe même du cinéma davantage que celui de la page Wikipédia.