Salut les madz !
Je viens de lire le post de Janis Harvey et je cherchais une manière d'organiser mes mots pour exprimer ma pensée, mais tu l'as parfaitement fait pour moi lldrynn.
Je suis très heureuse qu'enfin on parle plus de la violence que subissent les enfants quotidiennement : je travaille dans un Centre Médico-Psychologique et tous les jours, je suis témoin directement ou indirectement de situations insoutenables imposées à des enfants. Violences physiques, et psychologiques, rabaissement, injures... C'est intolérable.
Et pourtant, quelque chose me chiffonne dans cette campagne contre la violence : je trouve qu'on assimile très vite la violence (celle qui est injustifiée, sadique, dominatrice, qui sert uniquement à l'adulte à se défouler sur un être plus faible, et qui doit être combattue) à la fessée, et pour moi ce n'est pas la même chose. J'ai reçu de très rares fessées étant enfant, et comme lldrynn, elles étaient toujours justifiées. Elles ne restaient jamais sans explication. Elles servaient à m'indiquer que j'étais allée trop loin, lorsque j'étais trop fermée, trop boudeuse pour entendre les explications et les mises en garde de mes parents. Elles ne m'ont jamais fait mal mais m'ont permis d'apprendre à me remettre en question.
Après, je ne pense pas qu'elles soient l'unique solution. Et très franchement, j'aimerais mieux ne pas avoir à les utiliser avec mes futurs enfants. Mais comme le dit lldrynn, les parents ne sont pas, et ne peuvent pas être parfaits. Et parfois, une petite tape sur la main ou sur les fesses (zone pas franchement douloureuse quand on est pas un parent malade et qu'on ne cherche pas à faire mal, mais à faire réagir) ne va pas traumatiser l'enfant.
Et oui, quand votre gamin vous fait une crise dans un magasin en hurlant, que vous avez épuisé toutes vos ressources diplomatiques et éducatives, que vous êtes épuisé de votre journée et avez d'autres soucis en tête, je peux comprendre qu'il vous arrive de donner une fessée parce que vous ne savez plus quoi faire. Et je ne culpabiliserais jamais un parent qui en est réduit à cela, car j'imagine la culpabilité qu'il ressentira d'emblée, de lui-même.
La société actuelle, heureusement, se soucie de plus en plus du bien-être moral et physique des enfants. Il était temps ! Dans mon travail, je suis en première ligne pour recueillir ces bouts de chous malmenés par la vie, et accompagner leurs parents démunis.
Mais je trouve aussi que cette société fait peser une pression énorme sur les épaules des parents : il faut que leurs enfants aient une éducation parfaite, il faut qu'ils se soucient de leur faire faire des activités extra-scolaires, mais pas trop; qu'ils soient autoritaires, mais pas trop, qu'ils leur laisse de la liberté, mais pas trop, qu'ils leur apprennent à prendre des initiatives, mais resntent vigilants, qu'ils soient fermes, mais non-violents... C'est un idéal avec lequel je suis en accord, vers lequel il faut aller. Mais il faudrait aussi dire aux parents : c'est OK de se tromper. C'est OK de craquer. Vos enfants doivent apprendre que vous n'êtes pas tout-puissant, tout-sachant... Vous pouvez être énervé, contradictoire, paumé : du moment que vous aimez votre enfant, que vous le soutenez, le protégez, que vous lui faites confiance, que vous vous impliquez pour lui, il vous en sera reconnaissant, il vous fera confiance.
Je trouve qu'il ne faut pas voir en chaque fessée un témoignage de violence. Ce n'est que mon avis et je comprends tout à fait que d'autres personnes ne comprennent pas mon discours.
Cela dit, j'admire et aimerais avoir le témoignage de parents qui n'ont jamais eu à donner de petite fessée, voire, comme le mentionne Janis Harvey, à "crier" sur leurs enfants. Deux choses que je réprouve, mais les parents étant des humains, et les humains étant soumis à leurs émotions, je comprends que ces comportement puissent apparaître.
Alors vous, les parents qui n'avez pas besoin de fessée, ou de hausser la voix, comment faîtes-vous ? Sérieusement, en tant que future maman, cela m'intéresse.