janis-harvey;4908244 a dit :Merci @Marie.Charlotte pour cet article. J'en profite pour poser quelques unes de mes interrogations et malaises.
Voilà, depuis maintenant quelques temps on voit pas mal d'articles de féministes ou de presse généraliste, d'émissions (je pense à CamClash) qui interrogent sur notre comportement lorsque nous sommes témoins de violences commises sur des femmes dans des lieux publics, dans la rue etc. Que faisons nous ? intervenons-nous ? etc. Je trouve ces questions nécessaires : qu'en est-il de la responsabilité collective ( et individuelle) face aux violences dont nous sommes témoins et j'aimerais étendre ce questionnement aux violences commises sur les enfants dans l'espace public. Toute forme de violence me révolte : coups, claques, insultes, haussement de ton... Et si aujourd'hui on prend peu à peu conscience des stratégies possibles pour intervenir (auto-défense féministe etc.) lorsque nous voyons des femmes en être les victimes, ce genre de prise de conscience n'a (pour moi, de ce que j'en lis et vois) pas lieu concernant les enfants. Quand, au supermarché, je vois un parent crier sur "son" (je mets le possessif en exergue car je pense que personne n'appartient à qui que ce soit et que c'est bien ici de possession et de prise de pouvoir qu'il s'agit) enfant parce que, soit disant, ille "fait un caprice", lorsqu'un parent met une claque à "son" enfant parce qu'ille ne veut pas s'asseoir dans le tram par exemple, j'ai envie d'intervenir. Cela me révolte, m'insupporte, me rend malade de voir que l'on traite ainsi un enfant. Pourtant, je n'ai jamais vu qui que ce soit réagir dans ces moments-là, moi non plus et j'en ai profondément honte. Je ne sais pas quoi faire. Pourtant je réagis quand un-e adulte subi-e ce traitement là. Pourquoi cette réticence à réagir quand il s'agit d'un-e enfant avec son parent ? Je considère personnellement les enfants comme des personnes à part entière, pas les propriétés de leurs parents, mais des êtres à considérer entièrement et je suis convaincue qu'aucune claque, cri ou quelque violence que ce soit n'est JAMAIS justifiée ni justifiable. Quand bien même le/la parent-e est fatigué-e, exténué-e, à bout. On n'a pas à s'en prendre à un enfant comme on n'a pas à s'en prendre à qui que ce soit (adulte, ado...) sous le seul prétexte d'être à bout de nerfs. (Quand je dis que je suis contre toute violence je n'inclus évidemment pas là l'usage de la violence dans des cas d'auto-défense entre deux adultes ou d'un enfant/ado contre un adulte évidemment qui sont pour moi des violences légitimes.)
Bref, pourtant, malgré toutes mes idées de non-violente convaincue, je ne sais pas comment réagir, comment m'interposer et que dire quand je vois un enfant se voir infliger une claque par un-e des ses parents ou être insulté ou maltraité psychologiquement ou..etc. Alors voilà, j'aimerais vous demander si vous êtes déjà intervenu-es dans des cas similaires et si oui comment et si non pourquoi ?
Je suis d'accord avec les madz qui t'ont répondu, et je partage leur avis sur la "fessée éducative", qui se doit de rester exceptionnelle, et dans les cas d'urgence. J'estime qu'on ne frappe pas un enfant parce qu'on est "à bout", et encore moins "pour se défouler" (je trouve ça intolérable, personnellement).
Cependant, j'aimerais aussi t'expliquer pourquoi certains n'agissent pas : quand on a des enfants, on sait une chose, c'est que les gens vont juger, quoi que tu fasses. Si tu crie sur ton enfant, ou si tu lui mets une fessée, tu passes pour un parent irresponsable qui bat ses enfants. Mais en même temps, si ton gamin tourne mal (attention : aucun lien de cause à effet direct, je ne dis pas qu'il FAUT fesser pour éduquer ses gosses, juste que ça peut être une grande aide quand la communication n'est pas possible, ce qui est loin d'être rare avec des petits), le monde entier viendra t'accuser de n'avoir pas éduqué ton enfant. On est dans une situation paradoxale où on veut considérer les enfants "comme des grands" avec qui on pourrait tenir des conversations et des débats comme avec des adultes, mais quand ils viennent à grandir, à la première connerie on accuse les parents.