Un beau témoignage.
J'habite moi-même dans un pays du Moyen-Orient où l'immigration philippine est très présente – et effectivement, ces personnes qui y viennent finissent la plupart du temps par travailler comme femme de ménage ou autre emploi dans ces eaux-là. J'ai entendu dire que les salaires qu'elles obtenaient ici (bien que relativement dérisoire, même si elles sont souvent logées et nourries dans la foulée) pouvaient permettre à leurs familles de tenir longtemps.. Mais à quel prix, effectivement !
Beaucoup d'histoires ont fuité ces dernières années – des cas morbides de travailleuses ayant décidé de mettre fin à leurs jours. Et toujours, inlassablement, se raconte la manière presque incroyable dont les traitaient leurs employeurs – souvent séquestrées alors que l'employeur ferme son domicile à clé de l'extérieur, qu'on leur confisque et cache leurs passeports pour ne pas qu'elles s'enfuient, qu'on les bat "gentiment" pour qu'elles obéissent... heureusement, ces cas demeurent relativement réduits – mais assez fréquents pour qu'il soit important d'en parler et de les pointer du doigt.
Je crois même que le gouvernement philippin a tenté d'interdire l'immigration vers ma région, pour mettre fin à ces situations. Mais j'ai aussi vu des personnes arriver ici clandestinement, et me raconter le périple incroyable qu'elles ont dû entreprendre pour gagner ce 'travail'.
Et puis qui mettre en cause, finalement ? Les employeurs, oui, bien sûr, pour le racisme latent qui rythme cette société (ironique, pour des arabes ! on aurait pu espérer qu'on soit les mieux placés pour le comprendre) (peut-être un jour écrirai-je un témoignage là-dessus ?). Mais aussi et incontestablement ces agences, qui promettent à ces personnes monts et merveilles, alors qu'elles finissent par signer un contrat sans trop comprendre comment et se retrouvent à subir des conditions de travail inadmissibles.
Du coup, Jenna, quand tu dis
Il y a aussi certains patrons qui confisquent leur passeport à leur employé•e ou le•a font venir illégalement, même en France. De plus, la désillusion est parfois au rendez-vous quant aux salaires promis.
Je comprends parfaitement ce qui se cache derrière ces mots.
Bref. Il y aurait tant à dire et à dénoncer, mais je vais m'arrêter là. Merci beaucoup de ce témoignage qui m'a beaucoup appris sur la culture de ces femmes que je croise quotidiennement ! J'espère vraiment qu'une solution plus efficace que celles présentes aujourd'hui pourra bientôt nous aider à réguler cette situation.