Bonjour.
Ce témoignage ma bien fait mal au cœur mais ma aussi reconfortée. Peut être parce que moi aussi je souffre d'un surdité évolutive (précisément, un vieillissement prématuré des nerfs auditifs, et le tout génétique pour bien aider la famille.). Je me permet donc de déposer ici mon petit témoignage et d m'excuser d'avance pour les fautes d'orthographes que vous retrouverez ici.
Apparemment chez moi, ça na jamais posé de problème à personne, et mon père et mon oncle, qui sont aussi touchés sévèrement, voir les plus touchés actuellement, on très bien réussi leur vie et ne parle jamais de ce handicap.
Mais pour moi c'est devenu de plus en plus dur jusqu’à retomber dans la banalité. Je suppose que cela est du au fait que cette surdité est arrivée assez tard, et qu'a 14 ans, age d’adolescence et de découverte de soit (et occasionnellement de jugement de l'autre) on ma donné des appareil tout moche et on m'a dit "voila, tu ne seras pas comme les autres, et tu te démerde" (enfin, en temps que gamine pré adolescente, c'est comme ça que je l'avais ressenti et ça ne m'avais pas plu du tout.). Je refusait donc de porter mes appareils, je voulais pas qu'on les voit, j'étais déjà assez timide et renfermée comme ça pour qu'on me trouve encore une différence à me reprocher.
Pour autant, mon handicap n'influait pas trop, voir pas du tout, sur les autres à cette époque. Je pouvais encore me débrouiller sans appareils, et comme j'ai passé mon enfance avec une audition normal, le vocabulaire français de base ne me posait pas de problème particulier (si ce n'est un certain problème à former des phrases compréhensible et longue a l'oral, ce qui s’aggrave avec le temps.). En gros pour mes années de collèges, ces appareils auditif ne dérangeait que moi et mon estime de moi, et cette surdité, personne ne la connaissait à l’exception de ma famille et de mon ORL.
Mais petit a petit, l’écart se creusait, sans vraiment que je m'en rendent compte, mais le public lui, le remarquait bien. Je faisais inlassablement répéter, ça leur faisait chier, profondément pour une petite majorité, il m'accusait de ne pas être attentive, de ne pas faire attention à ce qu'ils disaient et de m'en foutre royalement.
Instinctivement, mon cerveau a donc apprit à lire sur les lèvres, un belle trouvaille qui à fait de moi une attraction auprès de certains de mes camarade (pendant ma seconde et ma première), qui s'amusaient à me parler uniquement en articulant, sans un son, dans l'espoir que je comprenne quelque chose. Et quand je comprenais, ça les faisait rire, j'etais mi dieu, mi attraction de cirque. D'une certaine manière, j'aimais bien ça, ça me faisait rire aussi, ça m’entraînait un peu (enfin) et je me sentais légèrement appréciée.
Mais quand il s'agissait de sujet oraux reel (TPE, Debat, blague entre pote, anecdote rigolote ..ect), là alors, je devenais bien chiante, et les gens avaient pris l’habitude de ne même plus répondre quand je demandait " de quoi" , ou "comment".
Je m'était pourtant remise à porter mes appareils, je les faisait régler souvent, mais ça ne changeait presque rien. Une conversation qui n’était pas face a face comme un oral de bac, je n’y pigeait rien. Et mon auditons continuait a baisser quand elle voulait. J'ai donc plus ou moins abandonné de m’intégrer à un groupe de plus de une personne.
Je n'ai eu des aides qu'a ma terminal, quand il se sont rendu compte que "peu être" ça pourrait me poser un problème pour le bac tout ceci.
Une femme venait bénévolement une heure par semaine pour essayer de me faire reprendre tout les cours de la semaine précédente. Chose difficile, mais qui au final, ma énormément aidé pour réussir mon bac. J'ai aussi eu quelque professeur extrêmement généreux qui m'ont envoyé les cours par mail ou qui me faisait des photocopies. Certain élèves ne comprenaient pas pourquoi j'étais dispensées de prendre des notes et je recevais les cour "a l’œil'. Donc je partageait pour régler le problème (ce qui a aussi engendré une non prise de note de la classe en histoire-geo pendant toute la dernière moitié de l'année ... je m'en veux un peu)
Aujourd’hui, je n'entend plus les aigu de mon oreille droite et le reste est bien bas sur l’audiogramme. On viens de me parler de l'implant (puisque après test, mes appareils m'offre presque la même audition que sans) et j'ai amoureusement refusé. Je refuse aussi d'apprendre la langue des signe, et survit en augmentant toujours mes appareil au possible, même si ça n'y fait rien. Monter le son, ne me sert a rien, je ne comprend pas mieux. Mais ça soulage un peu.
Concernant le social, ça na pas changé, mais je me suis adapté. Si les personnes sont gavé de devoir me répéter les choses, grand bien leur fasse, je ne viendrais pas les changer. J'ai aussi une difficulté énorme à comprendre les personnes ayant un accent, et pour cela j'ai reçut quelques insultes pour racisme, mais ça s'est toujours reglé en leur montrant le bel objet exotique que sont mes appareils auditifs. Au final, au point ou j'en suis, je n'ai développé qu'une phobie immense et frustrante du téléphone et des contact sociaux dit "importante (parler avec un parton, un directeur, un medecin ... ect). Mais sinon je le vis assez bien, et me satisfait de ce que j'ai comme je le peux.
En tout cas, bon bon courage Naomi, et très beau et interessant témoignage !