Adèle Haenel porte plainte contre Christophe Ruggia

Mymy Haegel

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L'article de Médiapart dit aussi qu'apparemment y a quand même pas mal de genTes qui travaillaient sur le tournage avaient repéré des trucs pas nets (je cite un bout) :
"
Parmi les vingt membres de l’équipe du film sollicités, certains disent « ne pas avoir de souvenirs » de ce tournage ancien ou bien n’ont pas souhaité répondre à nos questions. D’autres assurent n’avoir « rien remarqué ». C’est le cas, par exemple, du producteur Bertrand Faivre, de l’acteur Jacques Bonnaffé (présent quelques jours sur le tournage), ou de la monteuse du film, Tina Baz. Restée proche du cinéaste, cette dernière le décrit comme « respectueux », « d’une affection formidable », « avec un investissement absolu dans son travail » et une « relation paternelle sans ambiguïté » avec Adèle Haenel.
À l’inverse, beaucoup dépeignent un réalisateur à la fois « tout-puissant » et « infantile », « immature », « étouffant », « vampirisant », « accaparant », « invasif » avec les enfants, s’isolant dans une « bulle » avec eux. Neuf personnes décrivent une « emprise », ou bien un fort « ascendant » ou encore un rapport de « manipulation » du cinéaste avec les deux comédiens, qui le percevaient comme « le Père Noël ».
Sur le tournage, qui débute le 25 juin 2001, Christophe Ruggia aurait réservé un traitement particulier à Adèle Haenel, âgée de douze ans, « protégée », « soignée », « trop couvée », selon plusieurs témoignages recueillis. « C’était particulier avec moi, confirme l’actrice. Il jouait clairement la carte de l’amour, il me disait que la pellicule m’adorait, que j’avais du génie. J’ai peut-être cru à un moment à ce discours. »
« J’ai toujours vu leur grande proximité »
, atteste l’acteur Vincent Rottiers – resté ami avec le cinéaste. Il se souvient qu’« Adèle n’arrêtait pas de le coller, comme une première de la classe avec son prof » et que « Christophe prenait plus de temps avec elle, la mettait en conditionnement ». « Il n’y en avait que pour elle, au point que j’étais parfois jaloux. Mais je me disais que c’était spécial parce qu’elle jouait une autiste. Avec le recul, je le vois autrement. »
Éric Guichard, le chef opérateur, n’a constaté aucun « geste déplacé » mais dit avoir « rarement » vu « une relation si fusionnelle » entre le cinéaste et la jeune comédienne, qui était « habitée par son rôle », « subjuguée par Christophe, très investie » et « ne se confiait qu’à lui ». Il décrit un « ascendant évident » de Ruggia, mais qu’il a placé « au niveau de la fabrication d’un film de cinéma » et attribué « à la difficulté du personnage d’Adèle ».
Pour la comédienne Hélène Seretti, engagée comme coach des acteurs sur le tournage et qui n’a jamais perdu le contact avec Adèle Haenel, le cinéaste « collait trop » la fillette. « Il était tactile, mettait ses bras sur ses épaules, lui faisait parfois des bisous. Il lui demandait par exemple : “Et toi tu prends quoi à manger ma chérie ?” », se remémore-t-elle. Petit à petit, je me suis dit que ce n’était pas une relation qu’un adulte devrait avoir avec un enfant, je ne le sentais pas clair, ça me gênait. » « Pas tranquille », elle dit être restée « en alerte ». Mais elle est cantonnée à un rôle de « nounou », loin du plateau. « Christophe Ruggia avait un rapport privilégié avec les deux enfants, donc il m’avait clairement dit : “Tu ne t’en occupes pas, j’ai travaillé des mois avec eux pour préparer ce tournage. Quand il préparait les scènes, il me tenait à l’écart », prétend-elle.
Dexter Cramaix, qui travaillait à la régie, se souvient des relations entre le réalisateur et ses deux jeunes acteurs comme n’étant « pas à la bonne place », « trop affectives » et « exclusives », « au-delà du purement professionnel ». « Entre nous, on se disait que quelque chose n’était pas normal, qu’il y avait un souci. On dit souvent des metteurs en scène qu’ils doivent être amoureux de leurs actrices, mais Adèle avait douze ans. »

Laëtitia, la régisseuse générale du film – qui a quitté le tournage sur la fin, après un « burn-out » –, confirme : « Les rapports qu’entretenait Christophe avec Adèle n’étaient pas normaux. On avait l’impression que c’était sa fiancée. On n’avait quasiment pas le droit de l’approcher ou de parler avec elle, parce qu’il voulait qu’elle reste dans son rôle en permanence. Lui seul avait le droit d’être vraiment en contact avec elle. On était très mal à l’aise dans l’équipe. »
Edmée Doroszlai, la scripte (lire notre Boîte noire), explique avoir fait part du même ressenti à l’un de ses collègues : « Je lui ai dit : “Regarde, on dirait un couple, ce n’est pas normal.” » Elle assure avoir « tiré la sonnette d’alarme » en constatant « l’épuisement et la souffrance mentale des enfants ». « Ça allait trop loin. Pour les protéger, j’ai fait arrêter plusieurs fois le tournage et j’ai essayé de contacter la DDASS. » « Il manipulait les enfants », estime le photographe Jérôme Plon, qui a quitté le tournage au bout d’une semaine avec l’impression d’un « fonctionnement quelque peu gourou » et d’un cinéaste prenant « un peu possession des gens ». Inquiet, il dit en avoir parlé « à une amie psychanalyste pour enfants »."

Je trouve la position de cette actrice très courageuse, surtout quand elle déclare qu' "Elle ne souhaite pas porter l’affaire devant la justice qui, de manière générale, selon elle, « condamne si peu les agresseurs » et « un viol sur cent ». « La justice nous ignore, on ignore la justice. »
A un moment c'est vrai que la justice doit faire son job, sinon on ne peut pas avoir confiance dans l’État. Et les genTes cherchent des solutions alternatives pour régler leurs conflits, ce qui n'est pas vraiment souhaitable pour une société apaisée.

Elle prend clairement un risque, juste en se défendant, contrairement à ses consœurs Juliette Binoche (voir cet entretien (vidéo) où elle est plutôt coulante sur l'affaire Weinstein) ou Catherine Deneuve (la fameuse tribune sur la liberté d'importuner), qui préfèrent se ranger à l'avis des dominants.

edit : suppr d'une légende photo qui s'était glissée dans le copié collé
 
3 Novembre 2018
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Y a ce twitter qui parle du sujet, en mettant l'accent sur un angle social que j'ai trouvé intéressant (je ne connais pas du tout la personne qui tient le compte, je parle juste du débat sur ce que dit Haenel, relativement à la question de : quand on peut se permettre de dénoncer = quand on est puissante, quand on peut se le permettre sans que ça impacte trop notre vie.

edit : y a un live sur Médiapart avec Haenel actuellement, et je crois que c'est accessible sans être abonnée.
 
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21 Septembre 2015
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Le live m'a fait pleurer, malheureusement aux alentours de 50 minutes il saute et c'est plus tellement lisible. Mais le processus de reconnaissance de soi même en tant que victime, la difficulté de remettre en cause un système qui est aussi interne, familial, remettre en question nos pères... Je pense que c'est difficile en tant que femme (et même être humain) de regarder cette vidéo sans avoir un air de déjà vu.

C'est vraiment une belle vidéo et j'espère vraiment qu'ils mettront une version regardable pour tout ce qui est dit après la 57 ème minute parce que ça devient de plus en en plus intéressant mais ça bugge tout le temps.
 
18 Septembre 2017
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@Mymy
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J'ai apprécié qu' Edwy Plenel ne soit pas voyeuriste et qu'il la laisse parler (et à chaque fois qu'elle s'excuse de trop parler, qu'il lui dise que ce n'est pas un soucis). Si le monde était aussi bienveillant avec les victimes, ça serait un tel bond en avant.

La force de caractère qu'il faut à Adèle Haenel pour ne pas rester centrée sur sa personne (ce qui serait tout à fait légitime et normal) et ouvrir le débat, je l'admire d'autant plus.

Je viens en plus de réaliser que sa compagne (Céline Sciamma) a du fréquenter de près ou de loin son agresseur (vu qu'ils faisaient tous les deux partie de la SRF). L'angoisse :erf:
 
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M

Membre supprimé 332225

Guest
L'article de Médiapart dit aussi qu'apparemment y a quand même pas mal de genTes qui travaillaient sur le tournage avaient repéré des trucs pas nets (je cite un bout) :
"
Parmi les vingt membres de l’équipe du film sollicités, certains disent « ne pas avoir de souvenirs » de ce tournage ancien ou bien n’ont pas souhaité répondre à nos questions. D’autres assurent n’avoir « rien remarqué ». C’est le cas, par exemple, du producteur Bertrand Faivre, de l’acteur Jacques Bonnaffé (présent quelques jours sur le tournage), ou de la monteuse du film, Tina Baz. Restée proche du cinéaste, cette dernière le décrit comme « respectueux », « d’une affection formidable », « avec un investissement absolu dans son travail » et une « relation paternelle sans ambiguïté » avec Adèle Haenel.
À l’inverse, beaucoup dépeignent un réalisateur à la fois « tout-puissant » et « infantile », « immature », « étouffant », « vampirisant », « accaparant », « invasif » avec les enfants, s’isolant dans une « bulle » avec eux. Neuf personnes décrivent une « emprise », ou bien un fort « ascendant » ou encore un rapport de « manipulation » du cinéaste avec les deux comédiens, qui le percevaient comme « le Père Noël ».
Sur le tournage, qui débute le 25 juin 2001, Christophe Ruggia aurait réservé un traitement particulier à Adèle Haenel, âgée de douze ans, « protégée », « soignée », « trop couvée », selon plusieurs témoignages recueillis. « C’était particulier avec moi, confirme l’actrice. Il jouait clairement la carte de l’amour, il me disait que la pellicule m’adorait, que j’avais du génie. J’ai peut-être cru à un moment à ce discours. »
« J’ai toujours vu leur grande proximité »
, atteste l’acteur Vincent Rottiers – resté ami avec le cinéaste. Il se souvient qu’« Adèle n’arrêtait pas de le coller, comme une première de la classe avec son prof » et que « Christophe prenait plus de temps avec elle, la mettait en conditionnement ». « Il n’y en avait que pour elle, au point que j’étais parfois jaloux. Mais je me disais que c’était spécial parce qu’elle jouait une autiste. Avec le recul, je le vois autrement. »
Éric Guichard, le chef opérateur, n’a constaté aucun « geste déplacé » mais dit avoir « rarement » vu « une relation si fusionnelle » entre le cinéaste et la jeune comédienne, qui était « habitée par son rôle », « subjuguée par Christophe, très investie » et « ne se confiait qu’à lui ». Il décrit un « ascendant évident » de Ruggia, mais qu’il a placé « au niveau de la fabrication d’un film de cinéma » et attribué « à la difficulté du personnage d’Adèle ».
Pour la comédienne Hélène Seretti, engagée comme coach des acteurs sur le tournage et qui n’a jamais perdu le contact avec Adèle Haenel, le cinéaste « collait trop » la fillette. « Il était tactile, mettait ses bras sur ses épaules, lui faisait parfois des bisous. Il lui demandait par exemple : “Et toi tu prends quoi à manger ma chérie ?” », se remémore-t-elle. Petit à petit, je me suis dit que ce n’était pas une relation qu’un adulte devrait avoir avec un enfant, je ne le sentais pas clair, ça me gênait. » « Pas tranquille », elle dit être restée « en alerte ». Mais elle est cantonnée à un rôle de « nounou », loin du plateau. « Christophe Ruggia avait un rapport privilégié avec les deux enfants, donc il m’avait clairement dit : “Tu ne t’en occupes pas, j’ai travaillé des mois avec eux pour préparer ce tournage. Quand il préparait les scènes, il me tenait à l’écart », prétend-elle.
Dexter Cramaix, qui travaillait à la régie, se souvient des relations entre le réalisateur et ses deux jeunes acteurs comme n’étant « pas à la bonne place », « trop affectives » et « exclusives », « au-delà du purement professionnel ». « Entre nous, on se disait que quelque chose n’était pas normal, qu’il y avait un souci. On dit souvent des metteurs en scène qu’ils doivent être amoureux de leurs actrices, mais Adèle avait douze ans. »

Laëtitia, la régisseuse générale du film – qui a quitté le tournage sur la fin, après un « burn-out » –, confirme : « Les rapports qu’entretenait Christophe avec Adèle n’étaient pas normaux. On avait l’impression que c’était sa fiancée. On n’avait quasiment pas le droit de l’approcher ou de parler avec elle, parce qu’il voulait qu’elle reste dans son rôle en permanence. Lui seul avait le droit d’être vraiment en contact avec elle. On était très mal à l’aise dans l’équipe. »
Edmée Doroszlai, la scripte (lire notre Boîte noire), explique avoir fait part du même ressenti à l’un de ses collègues : « Je lui ai dit : “Regarde, on dirait un couple, ce n’est pas normal.” » Elle assure avoir « tiré la sonnette d’alarme » en constatant « l’épuisement et la souffrance mentale des enfants ». « Ça allait trop loin. Pour les protéger, j’ai fait arrêter plusieurs fois le tournage et j’ai essayé de contacter la DDASS. » « Il manipulait les enfants », estime le photographe Jérôme Plon, qui a quitté le tournage au bout d’une semaine avec l’impression d’un « fonctionnement quelque peu gourou » et d’un cinéaste prenant « un peu possession des gens ». Inquiet, il dit en avoir parlé « à une amie psychanalyste pour enfants »."

Je trouve la position de cette actrice très courageuse, surtout quand elle déclare qu' "Elle ne souhaite pas porter l’affaire devant la justice qui, de manière générale, selon elle, « condamne si peu les agresseurs » et « un viol sur cent ». « La justice nous ignore, on ignore la justice. »
A un moment c'est vrai que la justice doit faire son job, sinon on ne peut pas avoir confiance dans l’État. Et les genTes cherchent des solutions alternatives pour régler leurs conflits, ce qui n'est pas vraiment souhaitable pour une société apaisée.

Elle prend clairement un risque, juste en se défendant, contrairement à ses consœurs Juliette Binoche (voir cet entretien (vidéo) où elle est plutôt coulante sur l'affaire Weinstein) ou Catherine Deneuve (la fameuse tribune sur la liberté d'importuner), qui préfèrent se ranger à l'avis des dominants.

edit : suppr d'une légende photo qui s'était glissée dans le copié collé
Merci pour toutes ces citations.
Pour le coup, les acteurs et actrices que j'aimais bien et qui ne soutiennent pas vraiment leurs collègues victimes d'agression me déçoit. Vincent Rottiers ne se mouille pas trop, pire, il semble sous-entendre que c'est elle qui collait le réalisateur... Autant s'abstenir de commentaire dans ce cas.
Juliette Binoche "coulante" sur l'affaire Weinstein... Ça me fait penser à Vanessa Paradis qui disait "ne pas vouloir prendre parti" non plus... Dans ce cas les filles, taisez-vous.
 
3 Novembre 2018
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@Sophie L Médiapart est un super journal, mais c'est vrai que l'abonnement n'est pas donné.
Pour résumer, l'essentiel du contenu l'article est dans les citations données par la rédaction.
Les 4 pages de Médiapart contiennent pas mal de répétitions, avec quelques variations, dans la description des faits (ce qui est logique, puisqu'Haenel décrit de faits de harcèlement, c'est-à-dire des faits répétés).
 

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